Accueil » Tunisie : Les messages inaudibles de l’amiral Kamel Akrout

Tunisie : Les messages inaudibles de l’amiral Kamel Akrout

De l’interview de l’Amiral Kamel Akrout d’une durée de plus de 1h40 sur la chaîne Carthage+, vendredi 12 février 2021, on peut retenir trois messages adressés aux trois têtes du pouvoir en Tunisie. Des messages qui mériteraient d’être écoutés, mais seront-ils entendus ?

Par Imed Bahri

Selon l’ancien conseiller à la sécurité nationale à la présidence de la République, le chef de gouvernement Hichem Mechichi, qui n’a pas pu faire accepter son remaniement ministériel, a perdu toute crédibilité et s’est mis le chef de l’Etat sur le dos, doit tirer les conclusions de sa brève et calamiteuse expérience politique et… démissionner.

Le président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui a mal (très mal) mené sa mission de président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), doit se retirer humblement, dans la sérénité et sortir par la grande porte, sinon il risque de ne plus trouver de porte de sortie.
Et pour le président de la république Kais Saied, l’amiral à la retraite a conseillé de ne plus se contenter d’énoncer solennellement des principes; il doit désormais agir. «Et pour cela, vous avez sous vos ordres le Conseil national de sécurité, qui vous donne de larges prérogatives», a-t-il expliqué

Ce triple message émanant d’un amiral patriote, nationaliste et très soucieux de l’avenir de sa patrie, laisse entendre que l’armée tunisienne, où ce haut officier à la retraite a fait toute sa carrière, bien qu’elle ait toujours été soucieuse de ne pas se mêler de politique, ne laissera pas couler le navire Tunisie… À bon entendeur.

Mais l’amiral Akrout sera-t-il entendu ? Qu’on nous permette d’en douter, car le pouvoir – et particulièrement sous ces latitudes – fait tourner les têtes, perdre le sens des réalités et anesthésie les consciences. Pour en avoir la preuve, il suffit de compter le nombre de responsables politiques qui, depuis l’indépendance du pays en 1956, ont démissionné – ils se comptent sur les doigts d’une seule main –, et ceux qui ont été chassés du pouvoir comme des malpropres. Il n’y a pas photo…

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.