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Houcine Abassi : «Ennahdha finira par lâcher Mechichi»

L’ancien secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Houcine Abassi est intervenu, hier soir, vendredi 12 mars 2021, dans une énième tentative de sauvetage de la proposition de dialogue national de la centrale syndicale. Pour le lauréat du Nobel de la paix 2015, il n’y a pas 36 solutions : «Hichem Mechichi doit partir et le chef de l’Etat doit assumer pleinement la responsabilité de faire avancer le dialogue national…» Vidéo.

Par Marwan Chahla

Invité de l’émission ‘‘Rendez-vous 9’’ d’Attessia, M. Abassi, se présentant comme «simple observateur et analyste» de la scène nationale et se défendant de parler au nom de l’UGTT, a d’entrée de jeu déploré ce qu’il a qualifié de «tsunami de propositions» de dialogue national. «Aujourd’hui, chacun y va de sa proposition. On s’y noie. Le peuple n’y comprend plus rien. Il est perdu et le pays a carrément sombré dans l’abîme», assène-t-il.

Houcine Abassi met en garde : «Avant qu’il ne soit trop tard –et, pour avoir raté tant et tant de chances, je crois qu’aujourd’hui nous y sommes bel et bien– nous devons prendre les choses beaucoup plus sérieusement». Il affirme sans détour que l’essentiel de la partie se joue au Palais de Carthage –et, à un degré moindre, au Bardo. «Alors que le peuple erre, qu’il ne sait plus où donner de la tête et qu’il ne voit pas le bout du tunnel, certains cherchent encore à marquer des points. Cessons ce jeu-là !», proteste l’ancien syndicaliste, dénonçant cet obstructionnisme qui consiste à multiplier les conditions à la tenue du dialogue national.

Il rappelle, à ce propos, que l’idée de centrale syndicale a été soumise au chef de l’Etat en décembre dernier et qu’au lieu de lancer au plus vite ce dialogue «on s’est embourbé dans ces futiles polémiques ‘des partis corrompus qui ne devraient pas y participer’, ‘des ministres suspects du gouvernement Mechichi soupçonnés de conflits d’intérêts ou de corruption’ et de l’obligation de donner la possibilité aux jeunes de prendre part au dialogue. De quels jeunes s’agit-il ? Tout le monde a ses jeunes, dans ce cas-là !», s’insurge Houcine Abassi.

Tout simplement, pour l’ancien secrétaire général de l’UGTT, la partie se joue fondamentalement entre Kaïs Saïed et Rached Ghannouchi : «Aujourd’hui, il est clair que Mechichi est hors-jeu. Il n’y est plus pour quoi que ce soit : il a trahi la mission que le chef de l’Etat lui a assignée; il a pris le pari de s’adosser sur le ‘coussin’ parlementaire Ennahdha-Qalb Tounes-Al Karama; et cette approche n’a pas été payante. Du coup, il ne reste plus au chef du gouvernement que de quitter le Palais de la Kasbah».

D’ailleurs, appuyant cette thèse du nécessaire, inévitable et imminent départ de Mechichi, Houcine Abassi a rappelé que celui-ci a servi à Ennahdha de monnaie d’échange dans cette confrontation Saïed/Ghannouchi. «Cette stratégie n’ayant pas payé, Ennahdha va le (Mechichi, ndlr) larguer. Ne l’a-t-il pas fait, par le passé, avec ses propres hommes –Hamadi Jébali et Ali Larayedh ?», s’interroge l’ancien dirigeant syndicaliste…

Bien évidemment, au sujet de la grave crise économique dans laquelle se débat le pays, Houcine Abassi ne dira pas un mot de la part de responsabilité de la centrale syndicale dans cette banqueroute. Il n’était pas là à ‘‘Rendez-vous 9’’ pour parler des «lignes rouges» que la centrale syndicale n’a eu de cesse de brandir chaque fois qu’on lui parler de réformes ou de restructurations, ni de ses obsessionnelles revendications d’augmentations salariales, qui ont porté la masse salariale de la fonction publique à près de 20% du PIB, un record mondial, et vidé les caisses de l’Etat …

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