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Gerry Rice : Le FMI est prêt à aider la Tunisie

Le Fonds monétaire international (FMI) se dit prêt à aider la Tunisie avec un programme d’aide pour faire face à la crise financière actuelle, a déclaré à la presse, jeudi 6 mai 2021, le porte-parole du FMI, Gerry Rice, ajoutant qu’il n’y a «pas de calendrier» pour finaliser un accord.

Par Imed Bahri

Les responsables de cette institution financière international basée à Washington, souvent sollicitée par les pays en crise, a rencontré des responsables tunisiens plus tôt cette semaine, et les discussions techniques en cours sont axées sur la compréhension de «leurs plans pour ce programme de réforme économique», a expliqué M. Rice.

Le porte-parole du FMI n’a pas fourni de détails sur la taille du programme de prêts en cours de discussion, sachant que la Tunisie sollicite un prêt de 4 milliards de dollars US (11 milliards de dinars tunisiens) pour boucler son budget pour l’exercice en cours, mais il a déclaré: «Nous sommes prêts à aider la Tunisie et le peuple tunisien à faire face à l’impact de la crise et à aller de l’avant vers une reprise inclusive riche en emplois et à restaurer finances viables.»

Une économie en crise depuis la révolution de 2011

L’économie tunisienne est passée de crise en crise depuis la révolution de 2011 dans le pays. Et cette crise s’est aggravée plus récemment en raison de la pandémie de coronavirus et des mesures de confinement prises par le gouvernement pour la contrer.

C’est la quatrième fois en une décennie que le pays lourdement endetté (sa dette approche dangereusement du taux de 100% du PIB) se tourne vers le FMI pour obtenir de l’aide, et Tunis serait à la recherche d’un accord de prêt de trois ans.

Selon des documents tunisiens obtenus par l’Agence France-Presse (AFP), l’une des principales caractéristiques du plan de réforme du gouvernement est de remplacer les subventions aux produits de base (pain, pâte alimentaire, huile végétale…) par une aide directe aux familles d’ici 2024, réforme, soit dit en passant, dont le gouvernement tunisien parle depuis une vingtaine d’années sans être en mesure de la mettre en route.

Vers la réduction de la main-d’œuvre du secteur public

Un autre élément potentiellement explosif est une proposition de réduction de la main-d’œuvre du secteur public, qui a gonflé en raison des recrutements effectués calmer la grogne des chômeurs (représentant 15% de la population active, 40% des diplômés et des habitants de certaines régions déshéritées) et acheter la paix sociale et, plus récemment, des embauches dans le secteur de la santé visant à lutter contre la pandémie.

Tunis entend limiter les salaires publics à environ 15% du produit intérieur brut (PIB) en 2022 contre 17,4% en 2020, selon les documents.

Le gouvernement a également l’intention de restructurer les entreprises publiques, dont la plupart continuent d’accumuler de lourdes pertes et survivent grâce aux aides de l’Etat, alors qu’il n’y a pas longtemps, la plupart d’entre elles contribuaient à alimenter les caisses de l’Etat.

Ce sont là autant de sujets qui fâchent et qui risquent de provoquer l’ire de certaines catégories sociales et notamment de la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui s’est souvent opposée aux projets de réformes pouvant nuire aux intérêts des travailleurs, et notamment à ceux de la fonction publique constituant le plus gros de ses troupes et incarnant sa force de frappe.

La dette extérieure de la Tunisie a atteint 100 milliards de dinars (36 milliards de dollars), soit 100% du PIB, et la Tunisie fait face à des remboursements de dette de 4,5 milliards d’euros (5,42 milliards de dollars) cette année.

Le FMI s’attend à ce que le pays connaisse une croissance du PIB de 3,8% cette année, après une contraction sans précédent de 8,9% en 2020.

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