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Fermeture du siège du CSM : «Nous pourrions fermer les tribunaux», menace le président de l’Association des jeunes magistrats

«Nous proposerons à nos structures la fermeture des tribunaux», a lancé Mourad Messaoudi, président de l’Association tunisienne des jeunes magistrats (ATJM), en réaction à la fermeture du siège du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ce lundi 7 février 2022.

S’exprimant sur Mosaïque FM, Mourad Messaoudi a estimé que le président de la république Kaïs Saïed n’est pas habilité à dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en affirmant que le chef de l’État ne détient à ce propos «aucun moyen juridique, ni autorité, ni légitimité», a-t-il dit.

La même source estime que la réforme du pouvoir judiciaire ne passe pas par la dissolution du CSM, tout en indiquant que plusieurs autres secteurs sont gangrenés par la corruption : «Celui qui souhaite lutter contre la corruption peut commencer par le ministère de l’Intérieur ou les médias entre autres secteurs…», a-t-il lancé. en ajoutant : «Il n’y a pas de lien entre la corruption et le CSM, et je défie le président de la république d’apporter les preuves et de publier les dossiers de corruption des magistrats, dont il parle…»

Le président de l’ATJM a ajouté qu’en réaction à la fermeture du siège du CSM, à laquelle il s’oppose, les juges mèneront des mouvements sociaux «à la hauteur des évènements», allant même jusqu’à la fermeture des tribunaux… ou toute autre mesure qui sera décidée lors d’une Assemblée générale exceptionnelle qui sera organisée très bientôt, dit-il.

Interrogé sur la lenteur de la justice, en particulier, dans les affaires des assassinats politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Mourad Messaoudi a affirmé que les affaires politiques prennent «naturellement» du temps et niant l’implication du CSM dans la lenteur du traitement des dossiers, tout en accusant le comité de défense des deux martyrs de faire de la politique, en lançant : «C’est un organe politique qui fonctionne uniquement à l’approche des élections».

D’autre part, commentant la position du doyen des avocats, Brahim Bouderbala, favorable à la dissolution du CSM, le président de l’ATJM, a indiqué que ce dernier adopte chaque jour une position différente.

«Il nous a déjà rendu visite en nous informant être contre la fermeture du Conseil…Il nous surprend aujourd’hui en annonçant son soutien au président de la République… Quant à l’Ordre des avocats, il n’est pas non plus exclu de manquements», a ajouté le président de l’ATJM.

Y. N.

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