Onagri : La Tunisie n’est pas à l’abri d’une grave crise alimentaire

A la fin de mai 2022, le prix moyen du blé dur sur le marché international des céréales s’est envolé de 89% par rapport à celui de la fin mai 2021. Et au cours de la même période, le prix moyen du blé tendre européen a bondi de 67%, tandis que celui de l’orge européenne a augmenté de 70%.

Selon le bulletin trimestriel 2022 de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) publié jeudi 7 juillet 2022, cette hausse est due à l’arrêt de l’approvisionnement en provenance de la mer Noire d’une part, mais aussi aux inquiétudes sur la pénurie d’approvisionnement au cours de la prochaine période, suite notamment aux difficultés de récolte du blé début juin en Ukraine, à cause de la guerre contre la Russie.

L’ombre de la guerre russo-ukrainienne

Selon l’Onagri, tous ces facteurs ont conduit à une situation délicate depuis 6 mois, marquée par la flambée des prix des céréales, du carburant et des engrais, qui ont vu leur niveau tripler en janvier 2021.

Selon le même bulletin, les approvisionnements internationaux dans les pays d’origine n’ont pas diminué depuis le déclenchement du conflit entre l’Ukraine et la Russie.

Mais si la guerre continue, elle pourrait détruire les stocks restants de la saison 2020-2021 et il n’y aurait pas de récolte pour la saison 2022. C’est ce qui explique les initiatives européennes et les négociations russo-italiennes sur la reprise des exportations de céréales ukrainiennes.

Améliorer la production nationale

L’Onagri considère que la Tunisie n’est pas à l’abri des tensions internationales et de la lutte contre l’impact des crises successives sur la sécurité alimentaire nationale. Cela nécessite de contrôler l’importation d’une part et d’améliorer la production nationale d’autre part.

La récolte pour la saison 2021-2022 est estimée à 18 millions de quintaux, contre 16,4 millions de quintaux lors de la dernière campagne, en hausse de 9%, a indiqué l’agence Tap en citant une source du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Cette récolte se répartit en 11,35 millions de quintaux de blé dur (contre 10,7 millions de quintaux la saison dernière), 1,17 millions de quintaux de blé tendre (même quantité que l’an dernier), 5,2 millions de quintaux d’orge (contre 4,3 millions de quintaux) et 230 mille quintaux de triticale.

Les gouvernorats du nord participent à hauteur de 91% à la production nationale tandis que les périmètres irrigués, estimés à 66 000 hectares, contribuent à hauteur de 13%, avec 2,3 millions de quintaux.

Selon le ministère «la récolte a commencé dans la plupart des gouvernorats et se poursuivra jusqu’à la mi-août avec l’utilisation d’environ 2500 moissonneuses. 23 laboratoires de calibrage des céréales et 170 centres de collecte dont 27 dans le gouvernorat de Siliana, ont été agréés.»

Par ailleurs, 13 000 hectares consacrés à la production de semences certifiées ont été agréés sur 18 000 hectares, sachant que cette opération se poursuit dans certaines régions.

Avec Tap.

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