L’entreprise au cœur de la société, ou les conditions du vivre ensemble

Parce que l’entreprise n’est pas une entité froide que définissent des performances chiffrées, la 36e édition des Journées de l’Entreprise, ouverte vendredi 9 décembre 2022, à Sousse, sur le thème «L’entreprise et la sécurité: liberté et souveraineté» a programmé une session spéciale sur le thème «Troubles sociaux et pérennité de l’entreprise».

Pour l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), organisateur des Journées, il s’agit de poursuivre le débat entre les entrepreneurs et les autres acteurs de la vie sociale, qui sont souvent confrontés aux mêmes défis et aux mêmes urgences.

Répondant à ceux qui estiment que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a outrepassé son rôle pour s’opposer aux politiques du gouvernement, le secrétaire général de la centrale syndicale Noureddine Taboubi a déclaré : «Toute organisation est tenue de défendre ses adhérents et le gouvernement est censé garantir les besoins élémentaires du peuple a déclaré».

M. Taboubi estime que le rôle de l’UGTT est de défendre les intérêts des salariés lorsqu’ils sont menacés et notamment son pouvoir d’achat qui s’effrite du fait de la crise économique et de la hausse des prix.

Intervenant dans la même session aux côtés de Abdelbasset Ben Hassen, président de l’Institut arabe des droits de l’homme, Mohamed Habib Kchaou, ancien ministre de la Santé et des Affaires sociales, Khaled Sellami, directeur général de Essilor Sivo, Taboubi a déclaré : «Nous allons faire comme l’IACE et organiser des Journées de l’entreprise avec la participation de syndicalistes, de chefs d’entreprise, et de responsables du gouvernement», une manière de dire que la bonne santé de l’entreprise n’est pas dissociable du bien-être de ses salariés, et vice et versa.

Abondant dans le même sens, Khaled Sellami a déclaré : «Il ne suffit pas d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, il faut aussi faciliter leur accès aux services publics de santé et d’éducation», estimant que le bien-être ne saurait être garanti par de simples hausses des salaires, si l’Etat ne joue pas également son rôle dans l’amélioration du cadre général de vie des citoyens, mais aussi des entreprises.

Insistant pour sa part sur l’importance du climat de confiance qui doit régner dans la vie publique entre les différentes composantes de la société afin de sortir de la crise, de relancer l’économie et d’améliorer les conditions générales de vie des citoyens, Abdelbasset Ben Hassen a plaidé pour le renforcement du pacte social, lequel, selon lui, ne saurait coexister avec ce qu’il a appelé «la culture de la culpabilisation et de la violence», la confiance devant, selon lui, passer par le dialogue, le respect des libertés et des droits et la mise en place des conditions du vivre ensemble.

I. B.

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