Tunisie : un limogeage bien tardif

Parmi les défauts du président de la république Kaïs Saïed, c’est qu’il choisit mal ses principaux collaborateurs, perd beaucoup de temps avant de se rendre compte de son erreur et ne se presse pas pour la réparer.

Il vient de nous en apporter une nouvelle fois la preuve avec le limogeage ô combien tardif de l’ex-ministre des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Tunisiens de l’étranger, Othman Jerandi, sous le mandat duquel la diplomatie tunisienne a été complètement éteinte, comme nous n’avons pas cessé de l’écrire sur ces mêmes colonnes depuis sa nomination, et la désignation de son successeur, un autre diplomate de carrière, Nabil Ammar, qui a prêté serment hier, mardi 7 février 2023, devant le président Kaïs Saïed lors d’une cérémonie au palais de Carthage.

Espérons que le choix se révélera meilleur cette fois-ci, et que sous le mandat de M. Ammar, la diplomatie tunisienne prendra quelques couleurs, sera moins absente de la scène régionale et mondiale et apportera le plus dont le pays a besoin, surtout en cette période de crise et d’incertitude, où les absents ou les timorés seront doublement sanctionnés.

Sur un autre plan, avec ce changement, on ne manquera pas de vérifier bientôt si la quasi-absence de la diplomatie tunisienne sur la scène internationale depuis 2019 est imputable au seul ministre des Affaires étrangères ou qu’elle doit aussi beaucoup, comme le pensent certains analystes, aux rigidités doctrinales du président Saïed et à son incompréhension des réalités du monde d’aujourd’hui.

I. B.


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