Tunisie-UGTT : Sami Tahri s’exprime sur la décision de Saïed concernant Esther Lynch

La décision de Kaïs Saïed de déclarer la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats Esther Lynch persona non grata, en la sommant de quitter la Tunisie, a fortement déplu à Sami Tahri SG adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui a condamné «un comportement honteux qui n’honore pas la Tunisie».

Sami Tahri est intervenu, dans la soirée de ce samedi 18 février 2023, sur Mosaïque FM afin de réagir au communiqué de la présidence de la république, dans lequel on apprend que le chef de l’État reproche à Esther Lynch «d’ingérence flagrante dans les affaires intérieures du pays», suite à ses déclarations lors de la manifestation organisée par l’UGTT ce jour à Sfax, tout la sommant de quitter la Tunisie dans les 24 heures.

«Premièrement, elle va voyager demain pour se rendre en Europe, puis celui qui a conseillé le président le pousse vers un conflit avec tous les syndicats du monde, ceux de l’Europe et ceux du monde Arabe», a lancé Sami Tahri, en affirmant que l’UGTT s’attendait plutôt à ce que le président reçoive Esther Lynch et lui apporte des précisions sur ce qui se passe dans le pays, «mais cela ne s’est pas fait car les autorités tunisiennes ont des choses à cacher notamment l’oppression des droits syndicaux», a-t-il estimé.

Esther Lynch et Noureddine Taboubi.

Le SG adjoint de la centrale syndicale a ajouté que des ambassadeurs font des déclarations tous les jours en ce qui concerne la situation en Tunisie : «Cependant, on n’a pas entendu les autorités tunisiennes demander l’expulsion d’ambassadeurs ou de responsables étrangers … Prendre cette décision avec une responsable syndicale prouve une mentalité claire», a-t-il encore déploré, en rappelant au président que dans le monte entier, les syndicats se soutiennent, et notamment en Tunisie en 1978 1985.

«Les déclarations de la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats surviennent en soutien aux droits syndicaux et il ne s’agit aucunement d’ingérence. A moins que les autorités reconnaissent les atteintes aux droits et aux libertés et ne souhaitent pas que cela soit révélé au grand jour devant le monde», a-t-il encore ajouté, avant de conclure : «Nous condamnons fermement cette décision qui est honteuse et qui n’honore pas la Tunisie»

Y. N.

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