La fermeture du Café des Nattes attriste les riverains et visiteurs de Sidi Bou Saïd

Le Café des Nattes à Sidi Bou Saïd, haut lieu du tourisme en Tunisie et élément du patrimoine national, est fermé depuis quelques jours suite à une querelle de voisinage qui a empêché son propriétaire de disposer de la terrasse ayant toujours fait son charme.

 Les riverains comme les visiteurs ont été surpris de constater cette fermeture, inédite dans la longue histoire de ce café emblématique. Certains se disent choqués et peinés. Car quelle qu’en soit la raison, cette fermeture est inacceptable. Et une solution doit être rapidement trouvée pour empêcher qu’une querelle de voisinage ne prive le célèbre village arabo-andalous de l’une de ses attractions.

Ce qu’il faut savoir à ce sujet, c’est que le Café des Nattes a toujours exploité la terrasse située en bas des escaliers depuis plus d’un siècle, ce café étant ouvert au public depuis près de trois siècles, et a inspiré de nombreux écrivains, peintres, poètes et cinéastes. Selon les historiens, il constituait l’entrée principale du Mausolée de Sidi Bou Saïd, où on servait le café exclusivement aux Mouridines ou adeptes, avant que Hussein Bey ne décide d’en faire, en 1725, un café ouvert au public.

Le Café des Nattes a eu plusieurs gérants qui ont tous loué la terrasse auprès de la municipalité de Sidi Bou Saïd depuis une soixantaine d’années, et selon des proches de l’actuel gérant, ce dernier est en possession des quittances de tous les paiements effectuées ces dernières années.

Le problème de voisinage oppose aujourd’hui le gérant du Café des Nattes à celui d’une petite boutique d’artisanat située en bas des escaliers, face à la terrasse, qui a récemment été rachetée pour devenir un magasin de «bambalouni», les fameux beignets sucrés dont se régalent les visiteurs du village. Ce dernier exige de disposer de la totalité de l’espace situé en face de sa boutique, lequel était jusque-là utilisé comme terrasse par le Café des Nattes.

Les deux hommes n’ayant pas pu s’entendre, ce sont les autorités locales (municipalité de Sidi Bou Saïd, délégation de Carthage, gouvernorat de Tunis), qui sont appelées à réagir pour rapprocher les points de vue et trouver une solution qui préserve les intérêts de deux parties, et surtout ceux des riverains et des visiteurs de Sidi Bou Saïd, étant entendu que l’intérêt général doit prévaloir sur les intérêts particuliers ou privés.

I. B.

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