Faux profil : les Sud-Américains et leur rapport décomplexé au sexe

Faux profil, réalisé par Pablo Illanes, est une série colombienne de dix épisodes qui, depuis quelques jours, passe sur la plateforme Netlix. C’est un drame érotique qui est en train de séduire un large public.

Par Mohamed Sadok Lejri *

C’est l’histoire d’une belle danseuse-stripteaseuse, Camila (Carolina Miranda), qui travaille à Las Vegas et qui tombe éperdument amoureuse d’un prince charmant. Il s’agit d’un jeune chirurgien esthétique (Rodolfo Salas), riche, beau et qui lui prodigue des soins attentifs et de belles paroles et promesses. 

Cette série se laisse voir, sans déplaisir. L’intrigue est plus ou moins captivante, les rebondissements sont assez bien rythmés, mais le scénario est bancal et décrédibilisé par des bouleversements tirés par les cheveux et des invraisemblances dont l’outrance finit par apparaître un peu godichonne.

Des scènes torrides très bien filmées

Contrairement aux Espagnols dont les productions, cinéma et séries confondus, offrent une palette artistique variée, diversifiée et riche en créativité, les Sud-Américains n’arrivent toujours pas à s’éloigner de la vieille recette qui a fait les beaux jours des telenovelas : une jeune femme au physique de rêve, souvent héroïne éponyme du feuilleton, et sur laquelle repose toute la fiction; un amour qui semble idyllique au début, mais dont la fragilité se fait ressentir au fur et à mesure que les événements se déroulent et qui devient menacé par la perversité des personnages qui entourent le couple envié; des personnages à la plastique parfaite qui se poignardent dans le dos les uns les autres; un patriarche milliardaire, retors et qui tient absolument à contrôler la vie de ses héritiers…

Faux profil est, du début à la fin, parsemée de scènes torrides. Ces dernières sont, certainement, à l’origine du succès de cette série colombienne. Il faut dire qu’elles sont très efficaces car très bien filmées. Ce sont des scènes de sexe devant lesquelles il est très difficile de rester impassible. L’héroïne du feuilleton est belle comme le jour, elle a de magnifiques yeux bleus et les scènes dans lesquelles Camila se donne à son amant déchirent la braguette de tout homme normalement constitué.

Une série qui mérite d’être vue

Les Sud-Américains, pourtant réputés cathos et très conservateurs, m’ont une fois de plus impressionné du fait de leur audace et de leur rapport décomplexé au sexe.

En revanche, le triangle amoureux formé par les trois homosexuels au style éphèbes grecs et au torse huilé arrive comme un cheveu sur la soupe. On sent que leur histoire a été insérée dans le scénario de la série pour être dans l’air du temps et, par conséquent, en phase avec l’idéologie wokisto-netflixienne.

En somme, les scènes de baise sont la partie la plus intéressante de Faux profil et c’est une série qui mérite d’être vue que si l’on a du temps disponible. Et les amatrices et amateurs de telenovelas pas trop coincés et allergiques à l’érotisme y trouveront probablement leur compte.

 Je voudrais préciser, avant d’achever ce texte, que la scène finale de cette série colombienne, en l’occurrence une fin assez ouverte qui sonne comme un au revoir, n’est pas mauvaise et rappelle à notre bon souvenir la fin de certains longs-métrages érotiques tels que Péché originel.

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