Tunisie – FMI : «Du travail reste encore à faire», estime Kristalina Georgieva

«Sur la Tunisie, nous travaillons très étroitement avec les autorités tunisiennes depuis un certain temps. Nous avons fait des progrès significatifs pour nous mettre d’accord sur un programme. Ce programme doit appartenir au pays».

C’est ce qu’a  déclaré Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), lors d’une conférence de presse, vendredi 16 juin 2023, à Washington, en ajoutant sur le même ton positif: «La Tunisie est aujourd’hui en meilleure position, car le tourisme a repris, ce qui vaut pour tous les pays à forte intensité de contact. En d’autres termes, les pays touristiques se portent plutôt bien. Ils bénéficient maintenant du désir de voyager de tout le monde. En d’autres termes, la pression n’est pas aussi dramatique que nous le craignions.»

Faisant allusion à la récente rencontre entre le président Kaïs Saïed et la présidente de la Commission européenne Ursula con der Leyen, le Premier ministre italien Giorgia Meloni et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, au cours de laquelle un projet d’aide financière européenne à la Tunisie d’un montant de 1 milliard de d’euros a été convenu, Mme Georgieva  a déclaré : «L’Europe a une forte tradition d’engagement dans le soutien à la Tunisie. Nous en sommes très reconnaissants, et nous saluons le fait que les dirigeants européens aient adopté cette approche proactive pour soutenir la Tunisie.»

La directrice générale du FMI a, cependant, insisté une nouvelle fois sur la nécessité pour notre pays de mettre en œuvre des réformes structurelles qui lui permettent de relancer son économie afin qu’il soit moins dépendant de l’aide internationale. «Nous sommes tout à fait d’accord sur le fait que pour la Tunisie, ce serait formidable de mettre en œuvre des réformes qui rendent l’économie plus forte et les perspectives pour le peuple tunisien plus brillantes. Et sur les éléments clés des réformes, nous n’avons pas de divergences. C’est sur les détails de la poursuite des réformes que nous avons encore du travail à faire. Et juste pour que ce soit très clair pour le FMI, notre aspiration est de soutenir une économie dynamique et juste, où les pauvres ne paient pas de subventions aux riches, comment faire exactement ? Je suis sûr que nous le ferons accepter.»

En d’autres termes, du travail reste encore à faire de la part des responsables tunisiens pour proposer un programme alternatif plus conforme aux desideratas du président Saïed et à son souci légitime de préserver le pouvoir d’achat des couches défavorisées de la population, sans que pour cela les autres réformes rendues nécessaires par l’état catastrophique d’une économie à bout de souffle passent à la trappe. Et les question qui se posent à ce propos sont les suivantes : Pourquoi a-t-on perdu autant de temps dans les atermoiements ? Et pourquoi n’a- t-on pas pris en compte les exigences du président dans le programme initialement présenté ?

Il reste cependant aussi à savoir ce qui va rester des autres réformes convenues, si celle relative aux subventions va être profondément révisée sinon vidée de sa substance. Car, à notre connaissance, le président n’est pas favorable, non plus, à la privatisation des entreprises publiques en difficulté ni à la réduction de la masse salariale dans le secteur public, laquelle se traduira, forcément, par l’arrêt des recrutements dans l’administration et un coup d’arrêt aux augmentations salariales.

I. B.

Avec FMI.

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