Tunisie : Farouk Bouasker fait le vide autour de lui

Farouk Bouasker, ci-devant président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), fait le vide autour de lui. Après s’être débarrassé d’un contradicteur de poids qui l’empêchait de tourner en rond, Sami Ben Slama en l’occurrence, ne voilà-t-il pas qu’il a mis à la porte son ex-bras droit, Maher Jedidi ?

En effet, une décision publiée au Journal officiel de la république tunisienne (Jort), en date du 6 juillet 2023, nous apprend que la qualité de membre du conseil de l’Isie a été retirée à Maher Jedidi par le président de la république, sur proposition du président de l’instance électorale.

Farouk Bouasker, qui ne tolère pas la contradiction parmi ses collaborateurs et semble avoir la confiance du chef de l’Etat, avait déjà, par une décision administrative, retiré à Maher Jedidi, en avril dernier, sa qualité de vice-président de l’Isie, dont il jouissait depuis mai 2022. Le concerné avait alors dénoncé une «décision unilatérale et arbitraire» prise par le président de l’Isie «sans aucune raison ni justification convaincante».   

Il faut dire que des querelles ont éclaté ces derniers mois entre les deux hommes et portaient sur certaines décisions de M. Bouasker jugées hasardeuses et entachées d’illégalité.

Maher Jedidi étant juge administratif est mieux au fait des lois régissant les affaires publiques et n’hésitaient pas à pointer les décisions du président de l’Isie pouvant provoquer ultérieurement des contestations de la part des parties engagées dans les élections. C’était son rôle, mais cela semble avoir irrité le président de l’Isie qui n’aime pas beaucoup la discussion. Tout cela, dirions-nous, n’est pas très rassurant de la part d’un homme qui est censé veiller à la transparence et à la vitalité de la «démocratie tunisienne» ou les lambeaux qui en restent.

Avec déjà deux grosses têtes à son tableau de chasse, Farouk Bouasker peut désormais dormir sur ses lauriers, car qui, parmi ces chers carriéristes gris et sans envergure qui font encore partie du conseil de l’Isie va oser le contredire ?  

I. B.  

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