Tunisie : projet de construction d’une route avec des matériaux recyclés

Construire une route en utilisant des matériaux recyclés issus des déchets du BTP sur la route nationale 3 (Rn3) dans le gouvernorat de Ben Arous. C’est l’objectif du projet pilote RE-MED officiellement lancé lors d’ateliers à Gammarth sur le thème : «La Tunisie la voie vers une économie circulaire durable pour une transition écologique accélérée».

Le tronçon de route, qui sera construit dans le cadre du projet RE-MED cofinancé par l’Union européenne, est long de 1,2 kilomètres et se compose de 4 tronçons : 3 tronçons qui serviront à tester l’intégration d’un ou plusieurs matériaux recyclés, et un quatrième qui sera une section de référence construite avec des matériaux naturels et non renouvelables.

Cette route sera équipée de capteurs permettant de suivre son évolution en temps réel sous l’effet du trafic et de l’évolution des conditions climatiques. L’objectif est d’évaluer les nouvelles structures routières et d’analyser l’impact des variations climatiques, lit-on dans une note de l’agence Tap.

Les capteurs collecteront également des données pour détecter les détériorations telles que l’usure, les fissures et les déformations, afin que les problèmes puissent être identifiés dès qu’ils surviennent. Les données recueillies aideront également à créer des modèles de comportement mécanique pour simuler les réponses de la chaussée à diverses contraintes.

Adapter les routes au changement climatique

Les objectifs de ce projet, présentés par la coordinatrice de RE-MED Oumaya Marzouk, démontrent l’intérêt du recyclage des matériaux de construction et de démolition dans un contexte de tension sur le marché des granulats, pour créer des emplois locaux, réduire les risques sanitaires et les inondations liés à la prolifération des décharges pour les matériaux de construction et les travaux publics, pour réduire la pression foncière et l’empreinte carbone et pour adapter les routes au changement climatique.

Intervenant lors de l’atelier, la ministre de l’Equipement et de l’Habitat, Sarra Zaafrani, a déclaré que «la création d’un banc d’essai sur la route nationale n°3 est une expérience pilote visant à valider un nouveau produit et un nouveau procédé». «Le suivi correct et la gestion optimale des données reçues du système de suivi, utilisé pour la première fois en Tunisie dans le secteur de la construction routière, permettront de comparer le comportement des chaussées réalisées avec des matières premières naturelles et celles réalisées avec des matériaux recyclés, et d’évaluer l’efficacité technique de l’utilisation des déchets de démolition et de construction», explique la ministre. Et d’ajouter : «En plus de la validation technique, une base réglementaire, légale et réglementaire est recommandée pour assurer l’introduction des déchets de démolition et de construction sur le marché de la construction routière en Tunisie et pour fournir aux différents acteurs les garanties nécessaires.»

«La gestion des déchets de démolition et de construction représente un défi majeur, compte tenu des ressources limitées en matières premières et de l’impact positif sur l’environnement et la santé publique», insiste Mme Zaafrani.

Economie circulaire pour la construction durable

La ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui, a souligné, de son côté, que la valorisation des déchets de démolition et de construction constitue un volet important de la stratégie nationale circulaire de gestion des déchets adoptée dans le cadre de la Stratégie nationale de transition écologique approuvée en février dernier.

Mme Chikhaoui estime que la valorisation des déchets du BTP contribuerait à résoudre les problèmes écologiques (libération de l’espace occupé par ces déchets), économiques (introduction de nouvelles ressources sur le marché de la construction d’infrastructures et de mobilier urbain) et sociaux (création d’entreprises et d’emplois).

Le projet RE-MED («Application de l’innovation au développement de l’économie circulaire pour la construction durable en Méditerranée») est un partenariat entre 4 pays méditerranéens (France, Italie, Liban et Tunisie) pour promouvoir le recours à l’économie circulaire dans la construction. et le secteur des déchets de démolition.

Source : Tap.

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