Sans l’appui de l’Europe, la Tunisie ne pourrait pas développer l’hydrogène vert

Pour développer la production et l’exportation de l’hydrogène vert, comme elle ambitionne de le faire, la Tunisie n’a d’autre choix de développer des relations apaisées avec l’Union européenne (UE) dont l’appui financier et technique serait incontournable à cet effet.       

 La Tunisie ambitionne de produire 8,3 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2050, a déclaré Belhassen Chiboub, directeur général de l’électricité et de la transition énergétique au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie.

S’exprimant mercredi 4 octobre 2023, lors d’un atelier à Tunis organisé en collaboration avec l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ), Chiboub a ajouté que la stratégie nationale de l’hydrogène vert à l’horizon 2050 vise à développer les infrastructures énergétiques et à produire des engrais verts et de l’électricité. Il vise également à accroître l’utilisation de cette énergie verte dans les secteurs de l’industrie et des transports.

En juin dernier, Chiboub a déclaré que cette stratégie nationale servirait à identifier le potentiel national de développement de l’hydrogène vert et la capacité d’énergie renouvelable, à identifier les usages et la demande tant au niveau national qu’à l’exportation, et à convenir des mécanismes d’intégration locale pour être mis en place. Il a aussi indiqué que la Tunisie pourrait exporter entre 5,5 et 6 millions de tonnes d’hydrogène vert vers l’Europe d’ici 2050.

Faisant référence aux chiffres de l’initiative européenne Hydrogen Backbone, un projet de réseau européen de transport d’hydrogène par pipeline, le responsable a indiqué que cette quantité représenterait la part de la Tunisie dans les importations prévues par l’Europe, principalement en provenance de Tunisie, d’Algérie et de Libye (11 millions de tonnes d’hydrogène vert).

Pour faciliter l’exportation de ce produit vers l’Europe, le gouvernement tunisien envisage de mettre en place un réseau de transport d’hydrogène vert de Gabès et Tataouine jusqu’au Cap-Bon, a-t-il ajouté.

Selon le directeur général de l’électricité et de la transition énergétique, les coûts d’investissement liés au développement de cette technologie nécessitent des capitaux importants pour la Tunisie, précisant que la production d’un million de tonnes d’hydrogène vert nécessite un investissement global d’environ 25 milliards de dollars. «Par conséquent, la Tunisie ne pourra pas, à elle seule, supporter ces coûts», a-t-il souligné. Une manière de dire que l’appui financier de l’Union européenne serait incontournable à cet effet, et la raison voudrait que la Tunisie maintienne des relations de partenariat approfondi avec les pays européens et ne laisse pas les sautes d’humeur et les réactions émotives dominer sa politique étrangère.

I. B. (avec Tap).

 

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