Les pluies d’automne ont enregistré un grand retard, ce qui fait peser des menaces sur les stocks d’eau dans les barrages en Tunisie, qui continuent de baisser dangereusement, alors que beaucoup d’agriculteurs se plaignent de leur privation de l’eau d’irrigation. (Illustration: barrage El-Aroussa).
Selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), les stocks d’eau des barrages ont chuté de 25,5% (-201,32 millions de mètres cubes) à 586,493 millions de m3 au 6 octobre 2023, contre une moyenne sur trois ans de 787,925 millions de m3.
Selon les indicateurs de la situation hydrique, la répartition de ce stock entre les principaux barrages à la date indiquée montre que Sidi Salem possède la plus grande quantité d’eau accumulée avec 172,856 millions de m3 (soit un taux de remplissage de 30%), suivi de Sejnane (53,077 millions de m3, 40%), Sidi Saad (32,460 millions de m3, 24%) et Bouhertma (21,373 millions de m3, 19%).
Les stocks restants sont répartis entre les barrages de Joumine (12,991 millions de m3), Mellègue (7,842 millions de m3), Bir Mcherga (8,729 millions de m3), Siliana (5,485 millions de m3), El Haouareb (0,006 million de m3).
Le taux de remplissage global s’est établi à 27,3% au 14 septembre. Un taux de remplissage de 32% a été enregistré dans le nord tout en atteignant 11,3% dans le centre et 6,8% dans la région du Cap Bon, précise encore l’Onagri.
Les ressources totales du barrage pour la période du 1er au 14 septembre 2023 ont été estimées à 4,3 millions de m3, en baisse significative par rapport à la moyenne de la période (38,7 millions de m3) et aux ressources de la même période en 2022 (13,7 millions de m3).
Le 6 octobre, les utilisations globales de l’eau du barrage s’élevaient à 2,270 millions de m3, provenant principalement du nord (2,232 millions de m3) et du centre (0,036 million de m3).
Les ressources totales en eau du lac Ichkeul (Bizerte) au cours de la saison en cours se sont élevées à 0,179 million de m3 contre 0,036 million de m3 la saison précédente à la même date.
La sécheresse est devenue une réalité en Tunisie, connue pour son climat semi-aride, et elle s’est aggravée au cours des dernières années, en raison du réchauffement climatique, ce qui fait peser de graves menaces sur les ressources en eau des pays affectés. En Tunisie, l’eau potable a commencé à être rationnée à partir de l’été 2023 et l’utilisation de l’eau interdite pour certaines activités dont l’arrosage des jardins, le remplissage des piscines, le lavage des voitures ou encore l’irrigation agricole.
I. B.
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