A propos de la fermeture annoncée du bureau de Mitsubishi Corporation en Tunisie

Selon nos confrères de Iboursa, le géant japonais Mitsubishi Corporation serait sur le départ de la Tunisie, ayant décidé de fermer son bureau dans notre pays où ses dirigeants estiment ne plus avoir des projets pouvant justifier les charges assumés.

Par Imed Bahri

Toujours selon Iboursa, citant une source proche des milieux japonais, les affaires de Mitsubishi en Tunisie seront bientôt gérées par son bureau de Casablanca, au Maroc, où la société aurait des projets d’investissement en cours.

Evoquant cette affaire dans un post Facebook aujourd’hui, dimanche 3 mars 2024, le diplomate Elyes Kasri, ancien ambassadeur de Tunisie au Japon et fin connaisseur de ce pays, a fait remarquer que cette décision intervient un an et demi après la tenue en Tunisie, en août 2022, de la huitième Conférence de Tokyo sur le développement en Afrique (Ticad), «considérée à l’époque par les milieux officiels et médias tunisiens comme un succès», laissant prévoir un renforcement de la présence et des investissements japonais dans notre pays, rappelle-il.

«Le départ de Mitsubishi Corporation semblerait plutôt annoncer le contraire des pronostics optimistes et, selon certains, non conformes à la réalité, pour ne pas dire les choses crûment, de certains officiels et médias tunisiens», déplore le diplomate, qui ajoute : «L’intérêt national, au-delà des vicissitudes politiques, dicterait une lecture objective et sereine des manifestations internationales organisées en Tunisie, notamment le sommet de la Ticad 8, ainsi que l’état réel de nos relations et de notre coopération avec nos principaux partenaires économiques dont le Japon», appelant les autorités tunisiennes à «apporter les correctifs réglementaires, institutionnels et opérationnels nécessaires plutôt que s’enferrer dans l’illusion ou pire l’autodestruction.»

Il faut dire que ce désengagement annoncé de ce grand groupe japonais intervient à un moment où notre pays traverse une grave crise financière sans précédent, sans perspective de relance à l’horizon, tout en s’enferrant, chaque jour un peu plus, dans un révisionnisme économique peu propice à l’investissement, dont le taux est tombé à 16% du PIB en 2023 contre 24% en 2010. Ceci explique cela, mais quand va-t-on enfin nous réveiller de notre torpeur et nous regarder bien en face: nous sommes en train de détruire nos acquis, sans rien construire de solide à la place.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.