Féminicides en Tunisie :  des Ong dénoncent le laxisme de l’Etat

Le nombre des féminicides en Tunisie ne cesse d’augmenter. On en a enregistré 25 jusqu’à aujourd’hui, le dernier en date ayant eu lieu le 6 avril dans le quartier de Jebel Lahmar, à Tunis (Illustration : les victimes du double féminicide du 6 avril).  

C’est ce qui a poussé les associations Femmes et Citoyenneté et Aswat Nissa à publier un communiqué commun où elles demandent aux autorités «une stratégie nationale multisectorielle pour lutter contre les violences domestiques et prévenir les féminicides domestiques».

Dans ce communiqué publié après le double fémicide du 6 avril, les deux associations soulignent la nécessité d’accorder l’importance voulue aux demandes de protection formulées par les victimes, comme le prévoit l’article 26 de la loi no. 58/2017.

La dernière victime par ordre chronologique a en effet été tuée par son ex-mari, qui a également assassiné sa mère et son oncle maternel. L’ex-épouse avait pourtant alerté les autorités des menaces qu’elle avait reçues de la part de son ex-époux. «Cependant, sa plainte n’a pas été prise suffisamment au sérieux», indique le communiqué.

Ce crime révèle une fois de plus les lacunes dans l’application de la loi 58/2017, dans le traitement des femmes qui dénoncent des violences et l’incapacité des autorités à mesurer le danger encouru par les victimes de violence domestique et à adopter les mesures nécessaires pour les protéger, ont ajouté les deux associations.

A cet égard, elles ont demandé aux ministères de l’Intérieur et de la Justice d’ouvrir une enquête sur le traitement de la plainte déposée par la victime quelques jours avant son assassinat, de renforcer la formation des policiers et des magistrats spécialisés et de le doter des moyens et ressources nécessaires.

Les associations ont également demandé la publication du rapport sur le féminicide élaboré par le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, et l’activation effective du conseil scientifique de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, afin que ses priorités incluent le lutte contre le fémicide, en collaboration avec les organisations de défense des droits des femmes et la société civile des droits humains.

I. B.

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