Saïed aux «corrupteurs» : «Restituer l’argent volé ou aller en justice»

Le président Kaïs Saïed a rencontré, jeudi 25 avril 2024 à Carthage, la présidente de la Commission nationale de réconciliation pénale (CNRP), Mechket Slama. Et réitéré ses menaces à l’encontre de ceux qui ont «volé l’argent des Tunisiens».  

La rencontre a été l’occasion de discuter de l’avancement des travaux de la CNRP, suite à la récente réunion du Conseil national de sécurité, dont elle dépend désormais, notamment après la modification du décret portant sa création, et qui l’a dotée du pouvoir de décision et de transmission des dossiers ainsi tranchés au procureur général de la république.

Le président a été informé de la teneur et de l’état d’avancement d’un certain nombre de dossiers mettant en lumière, selon un communiqué de la présidence, «la corruption qui ronge l’Etat et les ressources du peuple tunisien depuis le début des années 1990», ainsi que les «réseaux formés à cet effet en Tunisie et à l’étranger».

«Ces réseaux ont été blanchis après la révolution [de 2011] pour être rejoints par ceux qui prétendaient faussement lutter contre la corruption. Cela n’a fait qu’exacerber ce phénomène, les nouveaux corrupteurs faisant chanter les anciens et chaque partie trouvant grâce auprès de l’autre», a déclaré le président Saïed, selon le même communiqué.

Le chef de l’Etat a souligné que la reddition des comptes est une revendication populaire et que les corrupteurs, qui ont aujourd’hui des tentacules dans tous les secteurs, n’échapperont pas à la sanction. «Ils doivent soit restituer l’argent détourné et poursuivre leur travail, loin de toute collusion ou chantage, soit faire face à la justice», a-t-il encore menacé. «Ni la richesse, ni l’allégeance à l’étranger, ni leurs porte-voix rémunérés ne peuvent blanchir leurs actions ou leur argent et leur éviter de rendre compte de leurs actes, aujourd’hui ou demain», a conclu Saïed.

Les personnes accusées de corruption et qui ont demandé de bénéficier de ce système de reddition des comptes, dont certains croupissent en prison pour n’avoir pas été suffisamment coopératifs avec la CNRP, savent donc ce qui les attend : ils doivent passer à la caisse pour rembourser les sommes qui seront fixées par les membres de cette instance ou opter pour des poursuites judiciaires qui risquent d’être longues et fastidieuses.

I. B.

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