La Tunisie cherche à réduire son déficit commercial avec la Turquie

L’accord de libre-échange signé entre la Tunisie et la Turquie en 2005 a creusé le déficit de la balance commerciale de la Tunisie de manière inattendue, ce qui a nécessité sa révision, principalement à travers l’augmentation des droits de douane sur certaines marchandises importées de Turquie.

L’amendement de cet accord a permis d’augmenter les exportations de la Tunisie vers la Turquie (+7,3%) et de réduire ses importations de ce pays (-5%) au cours des quatre premiers mois de 2024, a indiqué le chef de la coopération avec l’Europe au ministère du Commerce et du Développement des exportations, Nabil Arfaoui.

M. Arfaoui a, en outre, indiqué à l’agence Tap, que le ministère évaluera les résultats de l’amendement de l’accord à la fin de l’année dans le sens d’un meilleur équilibre des échanges avec la Turquie et du commerce extérieur d’une façon général, qui accuse d’autres déficits importants, notamment avec la Chine, la Russie et l’Algérie.

Dans le cadre de la Loi de Finances 2024, la Tunisie a augmenté les droits de douane sur plusieurs produits industriels. Cette décision a contribué à réduire les importations et à améliorer le déficit commercial qui a été ramené à 951 millions de dinars (MDT) à fin avril 2024 contre 1 029 MDT au cours de la même période en 2022.

Les augmentations de droits de douane ne sont pas la solution, a déclaré Arfaoui. Il est plutôt crucial de dynamiser les exportations tunisiennes vers la Turquie, notamment compte tenu de la qualité des produits tunisiens.

De nouvelles voies de coopération sont également recherchées, outre l’encouragement des investissements turcs et la promotion de la destination Tunisie, a ajouté le responsable. Le nombre de visiteurs turcs en Tunisie a atteint 16 000 l’année dernière, mais il reste très faible par rapport au nombre de Tunisiens visitant la Turquie qui est 10 fois plus important.

Répondant à une question sur l’importance de cet accord de libre-échange dans le cadre des accords régionaux signés par la Tunisie, Arfaoui a indiqué qu’il avait été signé en 2005 en réponse à des facteurs techniques liés à l’augmentation des exportations tunisiennes vers l’Europe. L’exportation vers le marché européen nécessite que les produits répondent à des critères d’appellation d’origine et de complémentarité industrielle, a-t-il ajouté.

La Tunisie importe des biens industriels de Turquie, notamment des textiles et des produits électroniques, ainsi que des intrants utilisés dans la fabrication de produits finis et réexportés par la Tunisie vers l’Union européenne (UE).

La signature de cet accord avec la Turquie a permis à la Tunisie d’exporter des produits – dans les industries textiles ou manufacturières – qui répondent aux critères de l’appellation d’origine.

Le premier Forum des affaires tuniso-turc devrait se tenir aujourd’hui, 5 juin, à Istanbul. Ce sera l’occasion d’une première évaluation de l’amendement de l’accord de libre-échange.

I. B. (avec Tap).

 

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