Le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) sera majoré de 7% pour les salariés du secteur privé à partir du mois de juillet prochain avec un effet rétroactif à partir du 1er mai 2024.
C’est ce qui a été annoncé dans un communiqué de la présidence de la république publié à la suite de la rencontre, hier, jeudi 27 juin 2024, au Palais de Carthage, entre le président de la république, Kaïs Saïed, et le ministre des Affaires sociales, Kamel Madouri.
Une seconde augmentation de 7,5% est également programmée au 1er janvier 2025, qui induira, en conséquence, la majoration des pensions de retraite du secteur privé avec un effet rétroactif à compter du 1er mai 2024 et qui concerne près d’un million de retraités, précise le même communiqué.
Rappelons que la dernière majoration du Smig remonte à novembre 2015.
On ne peut que se féliciter d’une telle décision qui aurait des répercussions positives sur plusieurs catégories de travailleurs qui verraient leur pouvoir d’achat légèrement amélioré en cette période de crise où l’inflation dépasse les 7%, mais on aimerait entendre l’avis de la ministre des Finances sur les répercussions d’une telle décision sur les finances publiques. Dans quelle cagnotte va-t-elle puiser les fonds que l’Etat va dépenser à la suite d’une telle décision?
L’entretien d’hier a également abordé les dossiers de la sous-traitance dans les secteurs public et privé et celui des contrats de travail à durée déterminée (CDD), pratiques que le chef de l’Etat cherche à abolir. «Ces questions ne peuvent être résolues autrement que de manière irrévocable qui rompt complètement avec le passé et barre la voie à ceux qui cherchent à se soustraire aux nouvelles dispositions», a déclaré le chef de l’État. Il importe, lors de l’élaboration des textes applicables aux cas envisagés, de faire barrage à ceux qui cherchent à priver les travailleurs de leurs droits légitimes, a martelé le président Saïed, soulignant que «cette volonté ferme doit être portée par une nouvelle législation qui abolirait toutes les formes de travail précaire et d’exploitation de la main-d’œuvre».
Une nouvelle réglementation qui interviendrait, a précisé le président Saïed, en consécration des dispositions de la Constitution visant à garantir les droits fondamentaux des travailleurs ainsi que les droits des citoyens à travailler dans des conditions décentes en contrepartie de salaires équitables.
Avec de telles décisions, le président Saïed continue de mettre en place son nouveau modèle économique à forte portée sociale. Il reste cependant à harmoniser la politique économique du pays qui demeure, globalement, libérale avec une forte dose d’étatisme désuet.
I. B. (avec Tap).