Le déficit budgétaire de 2024 s’est élevé à 10 milliards de dinars tunisiens (3 milliards de dollars), contre 11 milliards de dinars (4 milliards de dollars) en 2023, a indiqué le ministère des Finances dans un rapport publié le weekend dernier, attribuant la baisse du déficit à la hausse des recettes à des niveaux plus élevées que prévu.
Ce déficit, qui représentait 6% du PIB, malgré une hausse de 5% des dépenses réelles, a été financé par des emprunts, explique le ministère.
Les recettes totales ont augmenté de 9% à 47 milliards de dinars en 2024, suite à une croissance de 10% des recettes fiscales à 42 milliards de dinars.
Les dépenses ont augmenté de 5% à 56 milliards de dinars, principalement en raison d’une augmentation du financement par emprunt due à la hausse des taux d’intérêt, indique le rapport, soulignant une augmentation du financement par emprunt l’année dernière après que les intérêts sur la dette ont augmenté de 8% à 6 milliards de dinars.
Le document montre que le service de la dette extérieure a bondi d’un cinquième pour atteindre 25 milliards de dinars à fin 2024, tandis que la dette intérieure et extérieure globale a atteint 135 milliards de dinars, soit 81% du PIB.
Dans un rapport publié fin 2024, la Banque mondiale (BM) a déclaré que la Tunisie avait réussi à contenir son déficit de compte courant. Cependant, elle se tourne de plus en plus vers des sources de financement, la dette intérieure passant de 30% de la dette publique totale en 2019 à 52% en août 2024, a ajouté la Banque.
«Cette évolution détourne une part croissante du financement des banques vers les besoins du gouvernement, au détriment du reste de l’économie. Cela présente également des risques pour la stabilité de la monnaie et des prix», a précisé la BM dans son rapport de novembre.
Le rapport souligne l’importance de «parvenir à un meilleur équilibre entre la fiscalité du travail et celle du capital afin de favoriser une approche plus équitable».
«La lourde charge fiscale actuelle sur le travail – y compris d’importantes cotisations de sécurité sociale, même pour les salariés à faible revenu – pourrait encourager l’informalité, décourager l’embauche et réduire les salaires», a averti la Banque.
I. B.
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