Commentant, dans un poste Facebook, la confirmation en appel de la condamnation des accusés dans l’affaire du décès de nourrissons à l’hôpital de la Rabta de Tunis, le 7 mars 2019, et révélée en son temps par Kapitalis, Pr Mohamed Douagi dénonce ce qu’il qualifie de «la plus grosse injustice dans une affaire médicale en Tunisie et dans le monde».
Rappelons que la chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Tunis de Tunis a décidé de maintenir la peine de 8 mois de prison pour chacun des 15 nourrissons décédés, sans cumul des peines, contre les 3 accusés : la directrice du Centre de maternité et de néonatologie Wassila Bourguiba, le directeur de la maintenance et le directeur du service de pharmacie de l’hôpital de la Rabta.
La Cour d’appel a également confirmé l’amende de 30 000 dinars tunisiens (TND) à verser à chacune des familles ayant perdu son bébé dans cette affaire.
Professeur Mohamed Douagi, président de la commission ayant enquêté et présenté un rapport sur ce drame a réagi à cette décision dans le poste que nous reproduisons ci-dessous :
«Nous répondrons de nos actes devant dieu.
La condamnation du pharmacien Raouf Jemai et de la directrice de l’hôpital restera la plus grosse injustice dans une affaire médicale en Tunisie et dans le monde.
Ce dossier a été instruit sans revenir au travail effectué par la commission indépendante d’expertise que j’ai eu à présider avec 11 autres experts.
Non seulement les faits reprochés à Raouf sont faux mais même les dossiers des 15 morts retenus comportent des erreurs.
Raouf paye alors qu’il a fait son travail et a alerté bien avant la survenue des décès mais il paye aussi pour des bébés morts non d’une infection mais d’une trisomie 18.
La loi m’autorise après la fin de l’instruction de publier les documents en ma possession et je le ferai.
J’ai demandé en tant que président de la commission à être auditionné (sur mon FB. à la radio avec Hatem Ben Amara) et même auprès du Conseil de l’ordre des pharmaciens mais sans résultat.
Le travail de 45 jours fait par des experts n’aura servi à rien.
Même l’avocat d’une des familles dénonce ce jugement à l’encontre de Raouf.
Je préfère crier ma révolte de cette injustice et avoir la conscience tranquille que d’avoir peur et de faire l’autruche.
Petite précision pour mes amis qui publient des postes de solidarité avec Raouf : le jugement en deuxième instance peut être exécuté à tout moment et le pourvoi en cassation n’est pas suspensif et n’apportera malheureusement pas de nouveau en l’absence d’éléments nouveaux vu que l’instruction du dossier s’est faite à charge.»
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