Kaïs Saïed a attendu quatre jours pour rendre visite à Mezzouna où, le lundi 14 avril 2025, l’effondrement du mur de leur lycée a causé la mort de trois élèves et blessé deux autres âgés de 18 et 19 ans.
Le président de la République s’est rendu, ce vendredi, à l’aube, dans cette petite ville du gouvernorat de Sidi Bouzid, où «il a présenté ses condoléances aux familles des trois élèves», «rencontré des citoyens et écouté leurs préoccupations», indique l’agence Tap.
Des habitants de la région ont lancé, la nuit du jeudi, une campagne de propreté dans les rues qui ont connu, depuis le drame, des protestations nocturnes, marquées par des affrontements entre des jeunes et des forces de l’ordre.
Des composantes de la société civile ainsi que des structures publiques ont participé à cette campagne, ajoute la Tap.
Le drame de Mezzouna a provoqué une vague d’indignation dans tout le pays face à la dégradation des services publics, au manque d’entretien des équipements et à l’indifférence des autorités face aux souffrances des citoyens, notamment dans les régions déshéritées.
Rappelons aussi que l’opinion publique s’est beaucoup indignée, dans les réseaux sociaux, du fait qu’aucun responsable politique, de quelque niveau que ce soit, ne se soit rendu auprès des familles des victimes plusieurs jours après le drame pour panser leurs blessures et essuyer leurs larmes.
Aussi, cette visite du chef de l’Etat est-elle à saluer bien qu’elle soit venue avec un retard certain. Saïed semble vouloir prouver par ce déplacement que ce drame, malgré la colère qu’il a suscitée auprès des citoyens, n’a pas affecté sa popularité auprès du petit peuple, dont il s’est toujours proclamé. Il reste à savoir pourquoi il a effectué cette visite à l’aube, alors que le noir de la nuit tardait encore à se dissiper.
I. B.
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