Kaïs Saïed | La Tunisie doit rééquilibrer ses échanges avec certains pays

Kaïs Saïed a souligné l’importance d’explorer de nouveaux marchés d’exportation en Afrique, en Asie et dans des pays d’Amérique du Sud qui se sont déclarés prêts à établir des échanges commerciaux équilibrés avec la Tunisie.

Le président de la république a fait cette déclaration lors d’une rencontre avec le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid, mercredi 23 avril  2025, au Palais de Carthage, en pleine guerre commerciale mondiale déclenchée par les droits de douanes imposés par les Etats-Unis au reste du monde, et notamment un taux de 28% pour la Tunisie, qui risque de provoquer une baisse de nos exportations d’huile d’olive, d’artisanat et  de produits textile vers le Etats-Unis à partir de l’année en cours.

Cette déclaration a également été faite alors que le déficit de la balance commerciale du pays a atteint des niveaux record, soit 3,5 milliards de dinars au cours des deux premiers mois de cette année. Et pour cause : l’essentiel des exportations tunisiennes vont vers l’Union européenne, or, cette zone est très affectée par la guerre commerciale en cours et la plupart des pays européens connaissent actuellement un ralentissement économique, d’où le risque de voir nos exportations en 2025 baisser et le déficit de la balance commerciale se creuser davantage.

C’est, sans doute, en pensant à ces perspectives peu reluisantes que Saïed a, insisté, au cours de la même rencontre, sur la nécessité de rationaliser les importations, soulignant que d’importantes réserves de change sont allouées à l’importation de biens et profitent principalement aux fournisseurs et à un nombre limité de consommateurs, selon un communiqué de la présidence.

«Il est paradoxal de discuter des déséquilibres commerciaux avec certains pays tout en en important des biens non essentiels, des articles qui pourraient être produits localement ou qui sont totalement inutiles», a encore souligné le président de la République, insistant sur la nécessité de mettre un terme définitif à ces pratiques.

Quand on sait que les plus gros déficits commerciaux de la Tunisie bénéficient, depuis de nombreuses années, à la Chine, à la Russie, à la Turquie et à l’Algérie, on peut penser que le chef de l’Etat appelle à rééquilibrer les échanges avec ces pays plus particulièrement qui n’importent pas assez de notre pays.

Dans un autre contexte, Saïed s’est préoccupé des chaînes d’approvisionnement agricoles, soulignant que si la plupart des agriculteurs sont en difficulté et que les consommateurs souffrent de la hausse des prix des produits alimentaires, c’est qu’une poignée d’intermédiaires manipulent les prix.

Ces pratiques spéculatives et monopolistiques doivent cesser et les intermédiaires à la recherche de leur seul profit ne peuvent continuer à exploiter les producteurs et les consommateurs, a-t-il déclaré, selon le communiqué de la présidence.

Un contrôle renforcé et des campagnes de sensibilisation à l’échelle nationale, soutenues par les médias, pour assurer la participation du public, pourraient aider à régler cette situation, estime le locataire du palais de Carthage, se disant «convaincu que le peuple tunisien veut écrire une nouvelle histoire et qu’il n’y a aucune excuse pour que quiconque reste à la traîne.»

I. B.

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