Le marché européen demeure primordial pour la Tunisie

Dans un entretien accordé à l’agence Tap, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Tunisie, Giuseppe Perrone, s’est voulu rassurant en affirmant que, dans la conjoncture mondiale actuelle particulièrement délicate, notamment avec l’imposition des droits de douane, la Tunisie peut compter sur son partenaire historique, le partenariat entre Tunis et Bruxelles fêtant cette année ses 30 ans. (Ph. Giuseppe Perrone remettant ses lettres de créance au président de la république Kais Saied, le 13 novembre 2024 ). Vidéo.

L’UE reste un partenaire fiable sur lequel la Tunisie peut compter, car l’histoire a confirmé la solidité des relations entre les deux parties, a déclaré Perrone

Dans un contexte de guerre des droits de douane, il existe des intérêts communs et stratégiques parfaitement alignés avec les pays partenaires, a-t-il ajouté. Et de souligner : «Nous ne renoncerons certainement pas à la coopération avec les pays voisins, car il est dans notre intérêt de renforcer les relations et la coopération avec eux», d’autant plus que «la stabilité et la paix dans la région imposent un accroissement des efforts communs.»

L’UE reste un partenaire responsable envers tous les pays de la région et fiable qui soutient le libre-échange, et considère que les échanges commerciaux sont essentiels au développement économique, a fait savoir Perrone, dans ce qui peut se lire comme une critique du protectionnisme désormais affiché par les Etats-Unis et imposé au reste du monde.

70% des exportations et 90% des investissements

Répondant à une question sur la relation entre l’UE et la Tunisie, qui a débuté en 1995 avec un accord d’association, devenu un partenariat privilégié en 2012 et a atteint le stade de partenariat global en 2023, Perrone a souligné que la Tunisie est le premier partenaire qui a signé un accord de partenariat et qu’elle joue donc un rôle de leader dans ce domaine.

Le responsable a estimé que l’accord de partenariat entre la Tunisie et l’UE, signé le 17 juillet 1995 et entré en vigueur le 3 janvier 1998, s’inscrit dans un cadre de relations historiques, culturelles, commerciales, économiques et géographiques.

«Nous constatons aujourd’hui les réalisations de cet accord, qui sont nombreuses, et les indicateurs et statistiques constituent une preuve, puisque l’Union européenne représente 70% des exportations tunisiennes et 90% des investissements étrangers en Tunisie proviennent de l’Union européenne», a-t-il soutenu.

Le diplomate a aussi indiqué que le marché européen demeure primordial pour la Tunisie, rappelant que des milliers de jeunes tunisiens ont bénéficié de programmes dits de mobilité circulaire liés à la migration légale.

Des relations plus inclusives et plus intégrées

En réponse à une question concernant le nouveau pacte pour la Méditerranée, Perrone a déclaré que l’idée a été proposée par la nouvelle commission européenne et présentée à la Tunisie et à tous les pays voisins, avec des discussions toujours en cours à ce sujet.

Le contenu de ce pacte est actuellement en discussion, et les propositions émanant de la Tunisie et des autres pays partenaires de l’UE sont très importantes et peuvent y être intégrées, a souligné Perrone, estimant que le nouveau pacte pour la Méditerranée aidera à établir des relations plus inclusives et plus intégrées dans tous les domaines.

Il est à noter qu’en 2023, une déclaration de coopération a été signée entre la Tunisie et l’UE, marquant le premier accord de la nouvelle génération de partenariats.

Ce pacte se concentre sur quatre éléments : coopération financière, énergie, société civile et migration, et servira de levier pour le développement, sachant que Bruxelles continuera à fournir les efforts pour développer ce pacte.

Il va sans dire que le quatrième élément, à savoir la migration, joue désormais un rôle central dans les relations entre Tunis et ses partenaires européens et que c’est à l’aune du niveau de coopération tunisienne dans ce domaine que l’UE élabore ses politiques en direction de son voisin du sud. Perrone, qui est originaire du sud de l’Italie, est très sensible à cette problématique, aujourd’hui centrale dans la politique aussi bien de Rome que de Bruxelles.  

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