Liana Badr est Palestinienne. Romancière, nouvelliste, poète, cinéaste, journaliste et auteure pour jeunesse.
Née à Jérusalem en 1950, elle a fait des études supérieures de philosophie et de psychologie. Engagée dans la cause palestinienne, elle vit depuis 1994 à Ramallah où elle a occupé de hautes fonctions culturelles.
Elle avait également séjourné en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Tunisie.
Son œuvre est traduite dans de nombreuses langues et elle a obtenu différentes distinctions pour sa création littéraire comme cinématographique.
En poésie, elle a publié, en arabe, Tulipes de lumière, 1996; Le temps de la nuit (2008); Astres, 2017; Dialogue avec Fadwa Touqan, Les ombres des paroles narrées, 1996; L’influence du lieu sur l’identité chez le poète Mahmoud Darwich, 2013.
Tahar Bekri
Il y a une autre vie
Où un jeune homme ne se tient pas debout
Devant les décombres
Cherchant les corps des siens morts
Mais vient vers sa fiancée fier des festivités
Il y a d’autres lieux
Sans larmes écoulées par une jeune fille
Parmi les débris
Et quand son cœur frémit de désir
En brodant le nom de l’aimé
Elle n’a pas peur des avions qui tirent
Il y a une vie où l’enfant va
A l’école chaque jour
Portant des crayons et des cahiers
Et revient sain et sauf sans saigner
Il y a une vie où l’être ne craint pas
Les crocs du loup
Qui prétend être l’origine de la vie
Il y a une autre vie
Où nous visitons les sources de notre terre
Pour boire un café parmi les oliviers
Comme nous l’étions au temps des Romains
Il y a d’autres vœux
Où je te rencontre et tu seras mon frère
Où je deviendrai une tante pour tes enfants
Dans une patrie où ils grandissent
Loin de la dispersion.
Traduit de l’arabe par Tahar Bekri
(Remerciements à l’auteure).
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