Selon la dernière étude Pisa, publié récemment, les élèves des pays arabes ont un score nettement inférieur à la moyenne de leurs camarades des pays de l’OCDE aussi bien dans la compréhension de l’écrit qu’en mathématiques ou en sciences.
Par Professeur Ridha Hamdane *
Le programme Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) est un ensemble d’études menées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et visant à la mesure des performances des systèmes éducatifs des pays membres (37) et non membres (42 inclus dans l’étude 2018) ce qui représente plus de 80% de l’économie mondiale. Leur publication est triennale. La première étude fut menée en 2000.
L’étude de 2018, dont les résultats viennent d’être publiés début décembre 2019, a porté sur un échantillon de quelque 600.000 élèves, dont l’âge est compris entre 15 et 16 ans. Ils sont issus de 79 pays parmi lesquels 6 pays arabes, à savoir l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar, le Liban, le Maroc et les Emirats arabes unis. La Tunisie n’en fait pas partie pour la simple raison qu’elle n’a pas voulu y participer, de crainte peut-être que les résultats soient aussi catastrophiques que ceux de la précédente étude qui mettait les élèves tunisiens parmi les tous derniers de la classe. Ainsi donc, on casse le thermomètre en espérant ainsi faire baisser la fièvre !
Grâce à cette étude, les compétences des élèves sont régulièrement mesurées dans trois domaines : compréhension de l’écrit, culture mathématique, culture scientifique, sous la forme d’exercices ayant fait l’objet d’un compromis entre tous les pays participants. Pisa n’est donc pas directement relié aux programmes d’enseignement nationaux, mais propose des épreuves mesurant des compétences générales et supposées communes aux élèves arrivant en fin de scolarité obligatoire.
Les mathématiques sont le domaine majeur d’évaluation de l’enquête Pisa, dont les domaines mineurs sont la compréhension de l’écrit, les sciences et la résolution de problèmes.
L’étude Pisa 2018 a montré les points suivants :
1. comme à l’accoutumée, c’est une enquête incontournable des systèmes éducatifs de plus de 80 pays ;
2. pour les pays de l’OCDE, concernant la compréhension de l’écrit, des mathématiques et des sciences, on trouve pêle-mêle, dans le peloton de tête, l’Estonie, le Japon, la Corée, la Finlande et le Canada;
3. une nette suprématie de la Chine, pays n’appartenant pas à l’OCDE;
4. les six pays arabes ayant participé à cette étude ont certainement découvert, sans l’avoir malheureusement médiatisé, que leurs enfants sont à la traîne et leurs résultats humiliants. La Tunisie, avec des résultats catastrophiques en 2012, n’a pas participé à l’étude 2018 et nous pensons que ses résultats ne sont certainement pas meilleurs que ceux des pays arabes notamment le Maroc, le Liban, la Jordanie, le Qatar ou l’Arabie saoudite;
5. tous les pays arabes ayant participé à cette étude ont un score nettement inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE aussi bien dans la compréhension de l’écrit qu’en mathématiques ou en sciences ;
6. seuls les Emirats arabes unis ont un score de compétence qui correspond au niveau 2 (sur 6) en mathématiques. Les enfants des autres pays arabes ont, en mathématiques, un score vraiment très alarmant car il correspond au niveau 1 de compétences.
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