Les secteurs du transport et de l’énergie restent parmi les plus soutenus par l’Etat en Tunisie par solidarité sociale. Toutefois, ces secteurs pèsent beaucoup sur l’économie tunisienne, et notamment sur les finances publiques, via la Caisse générale de compensation.
Par Atef Hannachi *
En valeur, les subventions énergétiques représentent l’équivalent du déficit public et dépassent les dépenses de transport, de santé et de retraite. Ils se sont situées à 4,7% du PIB en avril 2013 soit l’équivalent du déficit public qui est de l’ordre de 5,1% du PIB.
Dans notre pays, le transport et l’énergie accaparent la grande partie des subventions directes de l’Etat. Cette figure démontre la croissance des subventions et son impact sur le PIB.
Le schéma suivant démonte le poids du coût du transport et du carburant sur les intervenants au niveau de l’économie tunisienne : Etat, ménages et entreprises :
Le déficit énergétique est aggravé par le faible niveau de l’infrastructure routière, qui augmente la consommation de l’énergie, alors qu’elle pourrait aider à la réduire si elle était en bien meilleure état. Et eu égard les difficultés actuelles des finances publiques et la baisse des budgets d’investissement, ce ne sera pas demain la veille que cette infrastructure routière s’améliorera.
L’Etat s’est lancé, en 2016, dans une réforme économique, qui vise, entre autres objectifs, la réduction de l’assistance de la Caisse générale de compensation au secteur de l’énergie.
Or, les prix du carburant ont augmenté à plusieurs reprises au cours des dernières années. Et cette augmentation a entraîné une inflation et une augmentation des prix des produits de base, alimentaires et autres.
Toutefois et malgré le début de la réforme de la Caisse générale de compensation, les dépenses de l’Etat en termes de carburant et de compensation se stabilisent autour de 32% des dépense de fonctionnement et de 7,2% du PIB (chiffres de 2018).
Avec le poids de la compensation qui reste important au niveau de son budget, l’Etat ne peut pas envisager d’améliorer l’infrastructure pour impulser la croissance économique, mission que se donnent les gouvernements successifs depuis 2011 sans y parvenir.
Il va sans dire que la réussite de la réforme du secteur de l’énergie est tributaire de la mise en place des politiques et des outils adéquats. Cette réforme reste cependant l’une des conditions de la relance de la croissance économique, dont dépend la préservation des acquis sociaux.
Voici, en guise conclusion, un tableau qui présente les expériences des pays ayant adopté les mécanismes adéquats leur ayant permis de diminuer l’assistance de l’Etat :
* Expert comptable.
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