Quand le député Mustapha Ben Ahmed bafoue la loi et insulte les agents municipaux de Sidi Bou Saïd.
Par Mohamed Raouf Dakhlaoui *
Samedi 2 avril, à 19h30, les agents municipaux de Sidi Bou Saïd constatent qu’une voiture de location de type Kia est stationnée en double file sur l’avenue Bourguiba, en plein centre de Sidi Bou Saïd, et gêne la circulation. Ils procèdent à son enlèvement par le camion-grue de service et l’emmènent à la fourrière municipale.
Quelques minutes plus tard, les employés de la fourrière voient débouler un homme en colère, réclamant son automobile. Il se présente comme député et réclame son véhicule, se targuant de son immunité parlementaire pour ne pas payer les 30 dinars de frais d’enlèvement.
Devant le refus des employés municipaux, «l’honorable représentant du peuple» se mit à les traiter de racketteurs («nahhaba») et leur dit que ce qu’ils faisaient était illégal et devait s’arrêter à 19 heures, se basant sur les arrêtés municipaux régissant les parcmètres de Tunis. A noter que ceux-ci fonctionnent jusqu’à 20 heures. Ensuite, il les traita de voleurs en affirmant qu’ils constituent avec le maire un gang pour dépouiller les citoyens. Les insultes continuèrent de fuser et tout cela fut filmé par un des employés.
Averti de ce fait et pour éviter que la situation ne se détériore, je pris la décision de demander à mes collègues de libérer la voiture de «l’honorable représentant du peuple» en leur promettant de le poursuivre devant la justice.
«L’honorable représentant du peuple» récupéra son véhicule et repartit chez lui heureux et souriant («3ada ilal manzilihi farihan masrouran»), comme disent les dissertations des écoliers.
*Président de la délégation spéciale de la mairie de Sidi Bou Saïd.
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