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Poésie: Il y a 62 ans, naissait Ouled Ahmed

Le 4 avril 1955, Sghaier Ouled Ahmed naissait à Sidi Bouzid. Poète et fondateur de la Maison de la Poésie, à Tunis, il a disparu, l’an dernier, au lendemain de son 61e anniversaire.

Intellectuel et militant de gauche ayant lutté contre l’oppression de Ben Ali, et surtout contre l’obscurantisme religieux et le mouvement islamiste Ennahdha, qui a régné au lendemain de la révolution de 2011, Ouled Ahmed est le poète tunisien le plus populaire dans le monde arabe, après le poète national Aboul Kacem Chebbi.

Titulaire d’un diplôme d’animateur de jeunesse obtenu à l’Institut supérieur de l’animation pour la jeunesse et la culture, à Bir El-Bey, Ouled Ahmed a commencé à écrire à l’âge de 25 ans et a utilisé sa plume acerbe pour lutter pour les libertés et dénoncer l’oppression. Son premier recueil de poésie, publié en 1984, fut, d’ailleurs, interdit de diffusion, pour son «ton révolutionnaire».

Ouled Ahmed devant des photos de Belaïd et Brahmi, assassinés par les islamistes en 2013.

Il a longtemps été sous le coup de la censure, jusqu’en 1989, où profitant du bref état de grâce qui a suivi la prise du pouvoir par Ben Ali, il a publié son 2e recueil (« Mais je suis Ahmed »), chantant l’amour et la liberté.

Sghaier Ouled Ahmed a souvent déclaré que ses écrits lui sont dictés par un amour démesuré pour la Tunisie et les Tunisiens qui, d’ailleurs, le lui rendent bien, en lui vouant un véritable culte. Son fameux poème « J’aime le pays, comme personne ne l’a jamais aimé » est un vrai hymne à la patrie, qui a été chanté par la Syrienne Faia Younan.

Ouled Ahmed a joué un rôle majeur, en 2013, dans la lutte contre la tentative des islamistes d’imposer une nouvelle dictature en Tunisie, ce qui lui a valu des agressions et des menaces de mort, surtout après la diffusion de son poème intitulé « Dieu aidez-moi à les supporter » (par allusion aux islamistes), mais il n’a jamais flanché.

 
En 2015, il apprend qu’il est atteint d’un cancer, mais il continue à écrire et à défendre la liberté et les droits des artistes. Durant sa maladie, et malgré la lourdeur du traitement chimio, il trouve le temps d’écrire 2 ouvrages, restés inédits.

Sghaier Ouled Ahmed est resté digne et fort jusqu’à son dernier souffle, rendu le 5 avril 2016.

La Tunisie s’apprête à commémorer le 1er anniversaire de sa mort. La célébration débutera demain, mercredi 5 avril 2017, par un recueillement sur sa tombe au cimetière du Jellaz, à Tunis.

Plusieurs activités culturelles suivront l’après-midi à la maison de la culture Ibn Rachiq et se poursuivront les 6 et 7 avril, avec la participation de poètes et artistes, tunisiens et étrangers.

Yüsra Nemlaghi

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