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La Tunisie veut booster l’exportation de son or vert

La Tunisie n’exporte que 10% de son huile d’olive en bouteille, le reste en vrac alors qu’elle devrait exporter 50% de son or vert en bouteille. C’est le défi des 10 ans à venir.

Par Hassen Mzoughi

Secteur phare en échelle de valeur de la balance commerciale tunisienne, avec entre autres les dattes, le marbre ou le plâtre, l’huile d’olive a une histoire mais surtout un avenir. Encore faut-il booster son image et son attractivité sur les marchés internationaux. Du pain sur la planche pour les agriculteurs, les transformateurs et les exportateurs pour les 10 prochaines années.

Augmenter la visibilité des marques tunisiennes

Le Centre technique de l’emballage et du conditionnement (Packtec), relevant du ministère de l’Industrie et des PME, et la Chambre syndicale nationale des exportateurs de l’huile d’olive ont organisé, mercredi 6 décembre 2017, une réception en l’honneur des représentants des missions diplomatiques accréditées en Tunisie sur le thème : «L’huile d’olive tunisienne, au-delà des saveurs». L’objectif étant d’améliorer la visibilité de l’huile d’olive tunisienne à l’échelle internationale auprès d’une audience qualifiée et d’influence, dont les membres sont de véritables vecteurs de communication et des relais d’information. Quoiqu’on ait préféré la présence d’un service d’interprétariat anglophone, pour faire passer convenablement le «message» auprès de plusieurs invités étrangers à cette réception.

Rehaussé par la présence de M. Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PME, cet événement participe à la campagne de promotion de l’huile d’olive conditionnée gérée par le Packtec et financée par le Fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée (Foprohoc).

Dégustation des huiles fraîchement extraites, un défilé de mode et une belle prestation du ténor tunisien Hassen Doss dans le classique et le napolitain, la soirée a été exceptionnelle.

Seulement l’huile d’olive tunisienne a toujours besoin de conquérir les nouveaux marchés en se démarquant de ses principaux concurrents méditerranéens. Présentes dans 55 pays, notamment en France, aux Etats-Unis ou au Canada, et depuis peu en Asie, les entreprises tunisiennes ont cherché à enthousiasmer les ambassadeurs des pays étrangers en présentant leurs nouvelles gammes de produits de plus en plus adaptées à la demande internationale.

La Tunisie vise l’exportation cette année de près de 200.000 tonnes d’huile d’olive dont plus de 25.000 conditionnées, soit 80% sur une récolte record au cours de la saison 2017/2018, pour ainsi occuper le deuxième rang mondial après l’Espagne, alors qu’elle était en tête des pays exportateurs en 2014/2015.

De nouveaux marchés prometteurs

L’huile d’olive tunisienne est exportée par plus de 100 exportateurs vers 55 marchés internationaux, notamment l’Union européenne (UE) qui absorbe à elle seule 65.000 tonnes, avec un objectif d’obtenir un quota de 10.000 tonnes. L’UE est suivie des Etats-Unis, qui absorbent 37.000 tonnes dont 7.000 d’huile conditionnée.

La Tunisie a accédé à de nouveaux marchés prometteurs, au cours des dernières années, notamment russe, indien, japonais et africains.

Or l’exportation, c’est aussi le contrôle de la qualité de l’huile, la facilitation des financements par les banques et surtout une forte présence sur les foires internationales.

Les exportateurs tunisiens ont-ils tous l’opportunité de faire la promotion de l’huile tunisienne, notamment conditionnée, sur les stands des foires mondiales? Chaque exportateur participe par une taxe de 0,5% pour financer un fonds dédié à la promotion de l’exportation de l’huile en bouteille. Mais des exportateurs approchés lors de la réception ont relevé des «complications» d’ordre administratif qui «empêchent» plusieurs opérateurs à aller «tenter leur chance» sur l’international.

La Tunisie pays aux 100 millions de plants d’oliviers sur une superficie de 2 millions d’hectare (environ 20.000 hectares d’oliviers sont plantés chaque année), a lancé un plan quinquennal de plantation d’un million d’oliviers/an au nord. Le défi c’est l’avenir de notre or vert sur le marché étranger face à une concurrence agressive.

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