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Retour sur le scandale de soutenance d’un mémoire… à huis-clos

Imed Hammami, le ministre par qui le scandale arrive. 

Pour que l’université publique tunisienne ne soit pas le lieu d’une recherche scientifique parallèle et ne délivre pas de diplômes sur mesure.

C’est là le titre d’un communiqué publié samedi 30 décembre 2017 par l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires (ATDVU), signé de son président Habib Mallekh, à la suite du communiqué émanant de la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), et des informations publiées par plusieurs médias au sujet de la soutenance par Imed Hammami, ingénieur de formation et actuel ministre de la Santé publique, d’un mémoire de mastère devant un jury de l’Institut supérieur de théologie de Tunis dépendant de l’Université de la Zitouna «dans des circonstances marquées par de nombreuses violations des conditions académiques de la soutenance».

Parmi ces conditions, l’ATDVU cite particulièrement : «le non-respect des dispositions réglementaires en vertu desquelles la commission du mastère désigne les membres du jury de soutenance; les mesures prises par l’administration de l’Institut pour empêcher les personnes intéressées par le sujet du mémoire d’être présentes pendant la soutenance qui doit être publique en vertu de la loi; l’autorisation accordée à une tierce personne, qui a accompagné le candidat durant la séance de soutenance, de consigner les remarques des enseignants membres du jury à la place de ce dernier».

A la suite de la réponse jugée non-convaincante du président de l’Université de la Zitouna qui a évité de répondre exhaustivement aux réserves soulevées par le syndicat au sujet des violations précitées, l’ATDVU «exprime sa vive indignation face à la survenue de pareilles violations des règles et des traditions académiques et aux infractions aux procédures légales, à même d’accroître la dévalorisation des diplômes de l’université tunisienne et de préluder, sur la base de la position sociale et politique, à une attribution discriminatoire des diplômes que rejette la science et que les universitaires tunisiens refusent parce qu’elle contredit les principes et valeurs universitaires qui ont fondé l’université tunisienne et que la communauté universitaire a concrétisés dans sa charte publiée en mai 2017.»

Par ailleurs, l’association «exige également que l’autorité de tutelle, le conseil des universités et l’Université de la Zitouna remettent en cause tout ce qui s’est passé au sujet de ce mémoire et de sa soutenance et qu’ils fassent les vérifications relatives aux différentes étapes de sa préparation pour lui enlever tout caractère illégal et toute suspicion de discrimination et pour en réviser tout le processus afin que l’université tunisienne ne soit pas le lieu d’une attribution sur mesure de diplômes légitimant une recherche parallèle à l’université».

Bref, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous, serait bien inspiré de diligenter une enquête administrative pour lever le voile sur cette manœuvre qui déshonore l’université tunisienne, laquelle n’est malheureusement plus à un scandale près, de demander des explications à son collègue de la Santé qui, visiblement, a abusé de son pouvoir politique pour en imposer à un jury scientifique.

I. B. (avec communiqué).

 

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