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Terrorisme : Des jihadistes tunisiens pointent du doigt Ennahdha

De jeunes tunisiens partis faire le jihad en Syrie ont affirmé, dans un reportage de la chaîne algérienne « Echorouk », diffusé le samedi 12 mai 2018, que le parti islamiste Ennahdha de Rached Ghannouchi est derrière leur envoi.

Hamza Jarii, un jihadiste tunisien parti en Syrie au lendemain de la révolution de janvier 2011, a raconté avoir reçu une autorisation du gouvernement tunisien pour animer des campings de prédication dans la région de Ben Guerdane (Medenine), près de la frontière avec la Libye, et ce dans le but de recruter des jeunes pour le jihad. C’était, rappelons-le, sous le règne de la «troïka», la coalition conduite par le parti islamiste d’Ennahdha, de janvier 2012 à janvier 2014, qui, rappelons-le aussi, était très engagé dans la guerre contre Bachar Al-Assad.

«Notre association a facilité le départ de beaucoup de jeunes. Ces derniers ont même pris l’avion. Le gouvernement tunisien était au courant de notre départ en Syrie et il n’y avait aucune opposition à cela. Tout le monde était au courant. Des dirigeants d’Ennahdha avaient déclaré, à l’époque, que s’ils avaient la possibilité de se rendre eux aussi en Syrie, ils le feraient sans hésitation», a-t-il déclaré, faisant ici allusion à Habib Ellouze,  l’ancien constituant et membre du conseil de la choura du parti islamiste.

«Le gouvernement des Frères musulmans est tombé et nous avons été empêchés de poursuivre nos activités. Le gouvernement qui a succédé (conduit par le technocrate Mehdi Jomaa, Ndlr) avait estimé alors que notre association était proche d’Ansar Al-Charia (alors classé groupe terroriste, Ndlr). Et c’est le seul mouvement à avoir revendiqué l’application de la charia (loi islamique (Ndlr)», a aussi témoigné Hamza Jarii..

Rahma Chikhaoui, épouse du terroriste Noureddine Chouchane, qui avait été condamné par contumace, en janvier dernier, à 24 ans de prison pour avoir contribué à la préparation des attentats de Bardo et de Sousse, en 2015, a estimé qu’elle est victime d’un complot politique, allant même jusqu’à se demander pour quelles raisons la police, qui était au courant de son idéologie salafiste, ne l’avait-elle pas arrêtée à la frontière tuniso-libyenne.

«Après avoir eu un passeport libyen falsifié, je suis allée retrouver mon mari qui avait pris, à l’époque, l’identité d’Ahmed Mansour, et ce pour mieux échapper aux recherches. Je pensais qu’en allant faire le jihad en Syrie, je me débarrasserais de toutes les corvées ménagères et que je pourrais enfin aller au paradis. Or, la réalité a été tout autre. J’étais constamment appelée à faire la cuisine et à me maquiller», a-t-elle indiqué, car elle se présente comme une pure jihadiste qui combat pour l’instauration de l’Etat islamique et l’application de la charia.

L’époux de Rahma Chikhaoui a probablement été tué, le 19 février 2016, à Sabratha, en Libye, suite au raid aérien américain sur cette ville de l’ouest libyen.

Notons que le porte-parole du pôle judiciaire antiterroriste, Sofiene Selliti, a indiqué, la semaine dernière, que 1.500 personnes, poursuivies pour terrorisme, ont été placées en détention en Tunisie.

Selon les statistiques du Pôle, 47% de ces terroristes ont arrêté les études dès l’école primaire, 43% au niveau du lycée et 4% à l’université.

E. B. A.

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