Nadège Ouedraogo, étudiante originaire du Burkina Faso, a été victime d’agression raciste hier, jeudi 17 mai 2018, au Kram (banlieue nord de Tunis). Elle va poursuivre ses agresseurs en justice.
L’Association tunisienne de soutiens des minorités (ATSM) a recueilli le témoignage de cette étudiante en 5e année à l’École nationale d’architecture et d’urbanisme (Enau) de Sidi Bou Saïd, et promet de l’accompagner jusqu’à ce que justice soit faite et que ses agresseurs soient condamnés.
Nadège a indiqué que ces derniers, «de jeunes adultes», l’ont lapidée avec des œufs sur une distance de 60 mètres : «Ce qui m’a le plus choquée c’est le silence des témoins, qui passaient sans rien dire, personne ne réagissait. Je me suis sentie mal», a déploré l’étudiante, ajoutant : «On ne peut pas obliger quelqu’un à nous aimer, à aimer notre couleur, mais c’est un devoir de nous respecter. On a le droit de marcher dans la rue sans se faire agresser».
L’étudiante espère que ce témoignage l’aidera dans sa démarche et que les autorités prendront les mesures nécessaires contre ses agresseurs.
De son côté, Yamina Thabet, présidente de l’ATSM, assure que l’Association mettra tout en œuvre pour faire en sorte que la voix de Nadège soit entendue et que sa plainte aboutisse.
«Aujourd’hui nous nous retrouvons face à un autre acte raciste ignoble : une humiliation publique. Cette étudiante vit loin de son pays et a choisi la Tunisie pour réaliser son rêve de devenir architecte. On ne la laissera pas seule, elle n’est pas seule», conclut Yamina Thabet, qui a découvert cette agression, hier, à sa sortie d’une audition à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), consacrée (terrible coïncidence) au projet de loi contre la discrimination raciale, approuvé la veille par le conseil des ministres.
Y. N.
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