10 Août 2018 | 11:35 A LA UNE, SOCIETE, TRIBUNE, Tunisie
Plage de Rafraf, un paradis défiguré.
À Rafraf, ville située à une soixantaine de kilomètres de Tunis et à une quarantaine de kilomètres de Bizerte, la nature est malmenée, polluée et outragée, le domaine maritime et forestier piétiné, squatté et accaparé, et l’espace autrefois verdoyant rongé par un bétonnisation galopante.
Par Abderrahman Jerraya *
L’histoire a commencé il y a une trentaine d’années lorsque les autorités locales s’avisèrent que le paisible village dénommé Dhar Ayed, qui a les pieds dans l’eau, était débordé, submergé par l’assaut de plus en plus grandissant des estivants. Ceux-ci moyennant la location bon marché, parfois à la petite semaine, d’un studio, d’un appartement, d’une maison venaient nombreux, attirés par une nature belle et généreuse. Plage au sable quasi blanc s’étendant à perte de vue, eau cristalline, colline boisée.
Cet afflux de «touristes» n’a cependant pas tardé à poser de gros problèmes notamment en matière d’évacuation des eaux usées. Celles-ci devenues trop abondantes ne pouvaient plus comme par le passé être rejetées directement à la mer toute proche, sous peine de rendre l’eau impropre aux baignades.
Alors lesdites autorités ont eu l’idée de collecter ces eaux usées dans une fosse creusée à même la plage de les pomper et les refouler vers un oued se trouvant à quelque encablure du village sus mentionné, en prenant le soin de construire quelques digues de rétention. Ce faisant, elles pensaient avoir résolu le problème.
Pas vraiment! Car les eaux usées, eu égard aux volumes déversés, ont fini par gagner la mer sans avoir stagné quelque temps dans le lit de l’oued. C’était du pain béni pour le moustique commun qui a trouvé là un gîte éminemment favorable pour se reproduire et se multiplier sans entrave aucune. À tel point qu’il est devenu une source de nuisance très mal supportée par la population locale. Finies les soirées au café qui auparavant se prolongeaient jusque tard dans la nuit. Finies les veillées familiales sous le ciel étoilé. Pour se protéger les gens n’avaient d’autres choix que de se cloîtrer dans leurs maisons avec portes et fenêtres fermées, à moins de disposer de moustiquaires pour les plus chanceux.
Face au mécontentement grandissant de la population, les autorités locales ont dû se rendre à l’évidence. Le rejet des eaux usées dans l’oued n’a rien réglé. Bien au contraire, il a créé un nouveau désagrément. C’est pourquoi l’Office national de l’assainissement (Onas) a dû se résoudre à prendre le problème à bras le corps, en édifiant une station-relais de rétention à l’intersection de la route goudronnée qui descend à la plage et une piste qui fait un raccourci vers la mer. Les eaux accumulées provisoirement devaient être pompées et dirigées vers une station d’épuration à construire dans les environs d’Oussja. Mais ce projet n’a pu être finalisé.
Toujours est-il que les eaux retenues dans la station-relais continuent à être pompées et refoulées, paraît-il, vers un autre oued situé au nord de Sounine. Mais cela sans compter sur les défaillances de la machinerie de la station-relais, en manque d’entretien. Ainsi, il arrive que la pompe dont celle-ci est équipée tombe en panne. Et c’est la catastrophe. Le lâchage d’un très grand volume d’eaux usées va emprunter la piste à forte pente et prendre rapidement l’allure d’un torrent à gros débit entraînant sur son passage toutes sortes de déchets et dégageant une odeur nauséabonde irrespirable pour aller se jeter à la mer distante de 0, 5km environ. Cela s’est produit le 8 août 2018, vers 8 H, comme en témoigne la photo ci-jointe. Et ce n’est pas la 1ère fois. Imaginez piétons et voitures patauger dans cette eau boueuse et putride, sentant les égouts.
Quoi conclure? Il semble bien qu’on a tué la poule aux œufs d’or. Une nature malmenée, polluée, outragée, un domaine maritime et forestier piétiné, squatté, accaparé et un espace autrefois verdoyant rongé par une bétonisation galopante, sans plan d’aménagement, faisant fi aux règles les plus élémentaires de l’urbanisme.
Le projet portant restauration de la plage de Rafraf en cours de réalisation va-t-il réhabiliter cette station balnéaire autrefois très prisée, qui était un des plus beaux sites naturels de notre pays, et ce en absence d’un aménagement intégré de ses différentes composantes?
* Universitaire.
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Pomper les eaux usées et les déverser ailleurs ne fait que déplacer le problème d’un endroit à un autre. Les déverser dans les oueds, ils finissent par se déverser dans la mer. Certains moyens naturels simples, en attendant une solution définitive, peuvent être utilisés et qui font appel à des végétaux à pouvoir filtrant et dépolluant placés en aval de bassins de décantation. Moyens peu onéreux pour un pays pauvre mais qui nécessitent une réelle volonté d’agir pour protéger l’environnement..
La vérité, c’est que les tunisiens de base et les municipalités se foutent de la pollution et des ordures comme de leurs premières chlékas en plastique !
Il n’y a que les touristes et les hôteliers qui peuvent infléchir la tendance naturelle à la crasse implantée bien profond dans notre cervelle …
Lire svp.. »elles finissent par se déverser »… »
toute la Tunisie est une poubelle à ciel ouvert personne ne respect la loi en Tunisie et même ceux qui sont censés appliquer la loi la piètine tous les jours
regarder autour de vous les bouteilles de plastique les ordures partout
c’est un désastre
venez voir les plages de sousse kantaoui
Dommage que ce village n’ait plus son âme d’antan; avec ses constructions anarchiques et ses habitants entassés, comme vivants dans une même maison tentaculaire!
On a laissé faire sans plan d’urbanisation, ni aménagement ni architecture intégrés à l’environnement, respectant le paysage. Si l’on ajoute maintenant les rejets polluants c’en est fini de ce bijou de la nature. Le résultat est déjà là et c’est criminel.
Ha ha ! L’auteur semble faire une découverte ! Mais c’est un secret de Polichinelle que la plage de Raf Raf est dégueulasse … depuis au moins 45 ans. J’étais encore un enfant au début des seventies, et, une fois sur deux, nous ramenions un anthrax ou une gastro-entérite de Raf-Raf. Et les ordures partout ont définitivement rayé Raf Raf de la liste des plages fréquentables depuis environ trente ans. En Tunisie, il ne faut JAMAIS se baigner dans une plage trop fréquentée surplombée par une ville, c’est SYSTÉMATIQUEMENT une infection. Et ça n’a JAMAIS CHANGÉ. Il n’y a qu’en Europe ouest et nord que le traitement des eaux usées et le nettoyage du sable est convenablement assuré. Sans parler du fait que les constructions anarchiques ont aggravé l’action des vagues et enlevé énormément de sable.
ils refait la plage énorme travaux pour regagné la plage c est même très jolie le bord de mer mais comme il est très bien dit aucun plan urbanistique aucune vision écologique viable est durable as yasmine hammamet ils ont fait des hôtels des espaces de jeu mais il y as pas de réseau d égout pour les pluies aucunes évacuations le moindre petit patelin en France as des égouts c est pas un luxe c est du bon sens
RAF-RAF possède une exclusivité nationale, que dis-je ! internationale et même intergalactique : c’est la seule ville au monde où le chocolat coule directement du robinet. Vous demandez un chocolat chaud au serveur, il remplit une tasse au robinet et la réchauffe vite fait au micro-ondes. Enfin quand je dis chocolat, on se comprend. Vous avez intérêt à vous rincer le gosier à l’eau de Javel après un tel breuvage …
Mais au moins, un bon séjour à RAF-RAF, ça vous donne des globules blancs en inox, que dis-je, EN TITANE !!!
Observez un peu le manège des enfoulardées sur la plage de R-R : quand un enfant a besoin de ch..r, elles l’envoient s’assoir dans l’eau peu profonde. Résultat, il est conseillé de bien fermer la bouche quand on nage …
Vivement, créons un « pavillon marron » de la station balnéaire cra-cra pour le populo, R-R le raflerait haut-la main.
Excellent !
Un peu exagéré, mais, en gros, avouons que les plages tunisiennes « populaires » sont assez peu ragoûtantes.
Vu que je ne traîne guère en Tunisie en été, il m’arrive quelques fois de me baigner sur une plage d’hôtel « bien tenu », et souvent bien vide hors saison. Depuis 7 ans, le peu de promenades à pied que j’ai faites le long des plages est assez décourageant : ordures partout, sable parti car mal entretenu, voyous menaçants, ruisseaux puants servant de trop plein aux eaux sales, etc.
Pas mal » les plages populaires »! Par opposition à…? Il faut savoir se baisser, comme font certains, pour participer au nettoyage des plages. Cela nous concerne tous Ne pas se contenter d’un simple constat à la portée de tout le monde.Sans rancune.
Si Bouassida, s’il vous plait !
Moi, le coup de tourner un peu sur la plage avec un sac en plastique pour ramasser les cochonneries, y compris, parfois, à Raf Raf, je l’ai pratiqué à une époque où j’étais bien seul ! Certains ricanaient même, en me disant que j’étais offensant pour les habitants. Cela fait très très longtemps que je ne me baigne guère en Tunisie, car je n’y viens que très peu et toujours en dehors de l’été, souvent en hôtel.
Maintenant, allons y, jetons-nous à l’eau : oui, ce problème de crasse des plages est dû au populo, qui est terriblement incivique en Tunisie, et ça s’est bien aggravé depuis la RNQ, « Révolution du N’importe Quoi ». Et en plus, le « bourgeois » tunisien autoproclamé a horreur de se « salir les mains », complexe typique de sous-développé, sans oublier qu’il est généralement d’une grande paresse physique. En Occident, vous pouvez souvent surprendre un neurochirurgien, un astrophysicien ou un gros industriel en train de lazurer ses volets ou de déraciner ses pissenlits, je n’ai qu’à jeter un oeil sur mes voisins pour le voir ; voisins qui n’hésitent pas, en plus, à aller randonner en haute montagne ou à faire 80km à vélo le dimanche matin, même à plus de 60 ans.
Je crains que la solution sera de faire payer un péage important à l’entrée de certaines plages trop lourdement « populaires », comme celle de Raf Raf. Péage qui pourrait être remboursé en partie par les restaurateurs. Par exemple, et au hasard : parking 2DT par jour, taxe de 500 millimes par tête de pipe. Cela permettrait d’installer des poubelles, des vraies toilettes et même des douches comme sur moult plages d’Europe.
Les restaurateurs, s’ils sont intelligents, pourraient déduire de l’addition cette facture, par exemple à partir de 10 DT de consommations (mes montants sont donnés sans vraiment réfléchir, je l’avoue, mais c’est le raisonnement qui compte).
Et tant pis pour les pauvres, ils se contenteront de plages moins faciles d’accès. La Tunisie n’en manque pas, et la marche, c’est bon pour la santé. Moi-même, j’en ai marché des km sous le cagnard tunisien pour me baigner ! Ya hasra …
Je ne comprends pas pourquoi les plages sont si immondes en Tunisie pendant qu’il y a des progrès colossaux en Europe, y compris en Grèce et dans l’Europe du sud. Cela veut-il dire que la crasse est héréditaire ? Non, je ne le crois pas, je crois cependant que la Tunisie produit des « mal élevés » à la chaîne, il y a quelque chose de pourri dans l’éducation tunisienne. Excessive arabisation ? Mauvais exemples des chaînes arabophones de TV ? Vaste débat …
venez voir la marsa une poubelle et la nouvelle municipalite pareil que l’ancienne tous des pouries
Quelle catastrophe, quel désastre! Il faut que les responsables de A à Z soient traduis devant la justice pour leurs actes d’irresponsabilité.
Mêmes problèmes à Kelibia , surtout les week-end , les plages sont de vrais depotoirs d’ordures, papiers gras, bouteilles plastique, cannettes de bière 🍻 , couches etc…. il m’est arrivé même de croiser en nageant
t des merdes flottantes . C’est révoltant la saleté des gens, le plus étonnant, c’est que ça ne les dérange pas de nager dans leur merde .
C’est bien connu qu’en Tunisie, il faut fermer sa gueule quand on nage, sous peine d’avaler un magnifique « ka3louss frichk », un bel étron bien frais et bien gras. Et porter un masque de plongée intégral, ça protège bien des couches de bébé bien merdeuses qui fottent dans l’eau. Se baigner en Tunisie est possible, mais avec de lourdes injections d’antibiotiques après la baignade pour éviter la chiasse et la furonculose. Mais, bon dieu de merde, quand donc les autorités de ce pauvre pays comprendront elles qu’il faut des toilettes propres, avec robinets intermittents près des plages, nombreuses et bien entretenues ; il n’y a qu’à copier ce qui se fait en Allemagne, pays dont le crétin tunisien moyen nous rebat les oreilles sans jamais tenter d’en copier les qualités. La bougnoulisation de la Tunisie est facile à combattre, mais il faut plus de rigueur et d’énergie dans la gestion des lieux publics par les municipalité et les flics.
Même problème à Ghar El Melh(Sidi Ali Meki) l’anarchie et la saleté règnent en maitre absolu
Bizarre, il semble qu’il soit impossible de « poster » un commentaire depuis la France. Avez-vous bloqué des lecteurs ??
Modérateur de Kapitalis : Vos commentaires sont tous postés. Pas de problème.
Dont acte !
Apparemment, c’est simplement un changement de présentation au moment de la saisie.
Rien ne réussit ni ne réussira à un peuple aussi peu éduqué, égoïste et ignare que le peuple tunisien
Dans tous les domaines sa situation va de mal en pis
Et rien n’arretera Sa descente aux enfers
C inscrit dans ses gènes bedouines
Donc rien ne m’etonne plus dans ce grand souk qu’est la Tunisie appelée cavalièrement pays
Les quelques gens éclairés doivent rechercher d’autres cieux plus clements
Faute de quoi ils mourront de dépit