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Sortie du film ‘‘Fatwa’’ : Ghalia Benali chante l’amour à l’Opéra

La salle de l’Opéra à la Cité de la Culture a accueilli le soir du vendredi 8 février 2019 un concert de la chanteuse tunisienne Ghalia Benali à l’occasion de la sortie du film ‘‘Fatwa’’ de Mahmoud Ben Mahmoud où elle campe l’un des rôles principaux.

Par Fawz Ben Ali

«Fatwa pour l’amour» était le thème de cette soirée musicale qui s’inscrit dans le cadre de la promotion du film tunisien ‘‘Fatwa’’ qui sortira dans les salles tunisiennes à partir d’après-demain, mercredi 13 février.

Une cérémonie mystique autour de l’amour

Après ‘‘La saison des hommes’’ de Moufida Tlatli (2000) et ‘‘À peine j’ouvre les yeux’’ de Leila Bouzid (2015), Ghalia Benali, qui s’intéresse aussi bien au cinéma qu’à la musique, à la danse et à la peinture, est apparue dans le dernier film de Mahmoud Ben Mahmoud, ‘‘Fatwa’’, récompensé du Tanit d’or lors des JCC 2018 et du prix du meilleur film arabe au dernier Festival international du Caire. Ghalia Benali y occupe le rôle de «Loubna», une mère militante qui a perdu son fils unique, tombé sous les griffes des islamistes. Le film peint avec réalisme et justesse le combat, notamment des femmes qu’elles soient mères, intellectuelles, militantes… contre la vague obscurantiste qui a secoué le pays après la révolution du 14 janvier 2011.

Le personnage de Ghalia Benali a fait l’objet d’une «fatwa» comme on en voit beaucoup dans le monde arabo-musulman à l’encontre des libres penseurs. Et contrairement au film qui reste assez noir et alarmiste, le concert «Fatwa pour l’amour» a été conçu comme une cérémonie mystique autour de l’amour, de la paix et de la beauté.

«Une confusion est née quant à la signification du mot ‘‘Fatwa’’, définitivement associé dans l’esprit des Occidentaux à une condamnation à mort, sujet de discorde et de discrimination pour les musulmans eux-mêmes. Peu de gens savent qu’une ‘‘Fatwa’’ est au départ une interprétation des lois coraniques visant dans la plupart des cas à permettre aux croyants de trouver des accommodements dans l’exercice de leur religion», explique Ghalia Benali.

Du bon vieux tarab à l’oriental

Accompagnée de musiciens venus de Belgique, d’Egypte et d’Irak (Vincent Noiret à la contrebasse, Ali Shaker Bayati au kanoun, Aymen Asfour au violon et Aymen Mabrouk aux percussions), Ghalia Benali nous a proposé sa propre lecture en musique du mot «Fatwa» qu’elle a associé à l’amour.

Après avoir cartonné à l’Opéra du Caire, la chanteuse aux multiples talents a réussi à remplir l’immense salle de l’Opéra de Tunis; elle y est apparue dans son allure habituelle de belle gitane et a ouvert le bal avec «Din el hobb» pour enchaîner avec «Hayamatni», «Qalbi youhadithouni», «Law anbaani»… ce fut ainsi une soirée entièrement placée sous le signe du tarab, assurée par une voix majestueuse et imposante comme on en entend rarement de nos jours.

Durant deux heures, Ghalia Benali a fait preuve d’une grande générosité sur scène, un pur bonheur pour les oreilles dans une sorte de retour aux sources, vers le bon vieux temps, et la grandeur de la chanson arabe.
Evidemment, Ghalia Benali a repris comme à chacun de ses concerts les plus beaux chefs-d’œuvre de l’astre de l’orient Om Kalsoum en revisitant à sa manière «Hanet el akdar», «Chams el-asil», «Enta omri» et «Alf leila w leila», un moment de grâce qui s’est poursuivi avec une autre fabuleuse reprise de «Ya msafer wahdak» de Mohamed Abdelwaheb.

Ghalia Benali a conclu sur une note tunisienne avec «Lamouni eli gharou meni» de Hedi Jouini, que le public attendait impatiemment depuis le début de la soirée.

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