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L’interminable combat des femmes musulmanes, y compris des Tunisiennes, les mieux loties parmi elles

À partir du jeudi 8 août 2019, les femmes tunisiennes peuvent enfin déclarer la naissance de leurs enfants. La promulgation de la loi qui donne aux mères le droit de déclarer la naissance de leur bébé à l’état civil sera bientôt effective. Mais pour les Tunisiennes, le combat pour l’égalité est encore long.

Par Hichem Cherif *

Les femmes tunisiennes devraient refuser de fêter la journée du 13 août si elles se veulent l’égale de l’homme et revendiquent les mêmes droits car fêter un jour réservé pour elles, leur attribut un statut de «mineures» et ce n’est pas en fêtant une journée réservée à elles qu’elles peuvent accéder à l’égalité.

Je m’adresse à nos mères, sœurs et filles islamistes pour leur demander qu’il est temps aussi de demander leur émancipation de la religion pour accéder à un «statut civil» car leur religion les confine dans un rôle «secondaire» que leurs pères, maris, frères et fils ont voulu appeler «complémentaire» hypocritement pour les laisser dans un second rôle pour l’éternité.

Les femmes doivent garder à l’esprit que la religion musulmane n’a fait qu’accentuer la régression du statut de la femme même en comparaison avec les autres religions révélées.

De la monogamie judéo-chrétienne à la polygamie musulmane

Logiquement, ce qui est venu «après» devrait améliorer ce qui est révélé «avant». Je ne comprends pas le «revirement régressif» d’une religion venue du même «émanateur» et révélée en 3e position et qui énonce un statut régressif pour la femme.

La lecture chronologique des religions dites «révélées» nous apprend que :

Pour le mariage :

Torah dit : monogamie mais polygamie tolérée.

La Bible dit : monogamie.

Coran dit : quatre femmes mais exception pour le prophète Mohamed qui d’ailleurs dépassera même le nombre de 9 femmes (qui lui avait été alloué).

Le Coran autorisait 4 femmes. Le prophète Mohamed a dépassé ce nombre : ses compagnons lui font remarquer son incohérence, un verset lui est révélé qui lui permet d’augmenter son quota à 9 femmes. C’est la sourate 33 «Al Ahzab», verset 50 : «Ô Prophète! Nous t’avons rendue licites tes épouses à qui tu as donné leur ‘‘mahr’’ (dot), ce que tu as possédées légalement parmi les captives [ou esclaves] qu’Allah t’a destinées, les filles de ton oncle paternel, les filles de tes tantes paternelles, les filles de ton oncle maternel, et les filles de tes tantes maternelles – celles qui avaient émigré en ta compagnie – ainsi que toute femme croyante si elle fait don de sa personne au Prophète, pourvu que le Prophète consente à se marier avec elle: c’est là un privilège pour toi, à l’exclusion des autres croyants. Nous savons certes, ce que nous leur avons imposé au sujet de leurs épouses et des esclaves qu’ils possèdent, afin qu’il n’eût donc point de blâme contre toi. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.»

Mais il le dépassera quand même! (en violation des lois qu’il a lui-même révélées). Le prophète Mohamed a épousé en réalité 11 femmes, seulement on n’a pas compté les 2 esclaves converties : 1- Khadija (âgée mais riche); 1- Aicha, fille de Omar Ibn Al-Khattab, son oncle paternel ; 3- Umm Habiba fille d’Abu Sufyan B Harb; Umm Salamah, fille d’Abû Umayyah Ibn Al Mughirah, son oncle maternel; 4- Sawdah, fille de Zamah Ibn Qays, sa tante; 4- Zaynab, la femme de son fils adoptif Zayd, fille de Jahsh Ibn Riabharith Ibn Hazn, sa tante; 5- Maymunah fille d’Al harith Ibn Hazn ; 6- Juwayriyyah fille d’Al Harith Ibn Abi Dirar ; 7- Safiyyah fille de Huyayy Ibn Akhtab (juive) ; 8- Rayhana juive devenu musulmane avec son peuple (en 627) ; 9- Myriam en 629, chrétienne.

Aucune de ces épouses ne donna à Mohamed un enfant mâle à l’exception de Khadija, sa première épouse, qui accoucha de quatre enfants mâles, tous décédés en bas âge, et de quatre filles.

Myriam la Copte aura également un fils, Ibrahim – Abraham –, qui mourra à l’âge de 2 ans.

Je reste persuadé que si le Prophète Mohamed avait un fils, il aurait été «khalifa» et n’aurait jamais laisse le «choix», comme on le prétend, pour dire qu’en islam, la «démocratie» existe.

Je rappelle, ici, que la détermination du sexe d’un enfant dépend du spermatozoïde (X ou Y) et non de l’ovule qui demeure toujours le même (Y).

De toutes les femmes que le Prophète a épousées, aucune n’était vierge lorsqu’elle rejoint son harem, à l’exception d’Aïcha, c’est pourquoi elle a été sa préférée, une épouse de 6 ans, que le Coran a dû justifier par un hadith 114 dans le ‘‘Sahîh’’ de Muslim : «Aïcha a dit : ‘‘J’avais six ans lorsque le Prophète m’épousa, neuf ans lorsqu’il eut effectivement des relations conjugales avec moi’’. Puis elle relatait: ‘‘Ma mère, ‘Umm Rûmân, vint me trouver tandis que j’étais sur une balançoire, entourée de mes compagnes. Elle m’appela et je me rendis à son appel sans savoir ce qu’elle voulait de moi. Elle me prit par la main, me fit rester sur la porte de la maison, jusqu’à ce que ma respiration haletante se fût calmée. Elle me fit ensuite entrer dans la maison où se trouvaient des femmes des ‘Ansâr qui me dirent: ‘‘A toi le bonheur, la bénédiction et la meilleure fortune!’’ Ma mère m’ayant livrée à ces femmes, celles-ci me lavèrent le visage et la tête; et se mirent à me parer. J’avais à peine fini, que l’Envoyé d’Allah entra, lorsqu’il était encore le matin. Alors on me remit entre ses mains.»

Un verset du Coran qui prouve bien que Mohamed a eu des relations sexuelles avec cette fille pré-pubère: Sourate «Attalaq» (Divorce), Verset 4 : «Si vous avez des doutes à propos (de la période d’attente) de vos femmes qui n’espèrent plus avoir de règles, leur délai est de trois mois. De même pour celles qui n’ont pas encore de règles.»

Cela signifie clairement qu’il était envisageable pour le prophète Mohamed, qu’une femme se marie et divorce avant même d’avoir ses règles.

De l’interdiction de l’adoption en islam sauf en Tunisie

Toutes étaient veuves ou divorcées. Khadija et Maymouna furent épousées même en troisièmes noces.

Les conséquences juridiques du cas de Zaynab (dépassé en droit tunisien) : Zaynab a raconté à Zayd (fils adoptif de Mohamed) que Mohamed la convoitait. Zayd s’est senti obligé de divorcer. Comme Zaynab était la femme de son fils: Mohamed s’est retrouvé en porte-à-faux par rapport aux textes sur l’inceste et il a fallu une révélation spéciale pour abolir l’adoption dans l’islam.

Sourate 33 «Al-Ahzab» (Les Partis) Post-Hégire, verset 37 : «Quand tu disais à celui qu’Allah avait comblé de bienfaits, tout comme toi-même l’avais comblé : ‘‘Garde pour toi ton épouse et crains Allah’’, et tu cachais en ton âme ce qu’Allah allait rendre public. Tu craignais les gens, et c’est Allah qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zayd eût cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu’il n’y ait aucun empêchement pour les croyants d’épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement d’Allah doit être exécuté».

Seulement, cette sourate a eu pour conséquence d’interdire l’adoption dans les pays musulmans qui soumettent leurs lois à la «charia».

Les conséquences de cette sourate sont tragiques aujourd’hui pour beaucoup d’orphelins dans tous les pays musulmans sauf en Tunisie où l’adoption est possible car la Tunisie à travers le Code du statut personnel de 1956 a réussi à rester dans cette pensée «progressiste» pour réimposer la règle ancestrale judaïque de la «monogamie», et qui cherche aujourd’hui à perpétuer ce «progressisme» à travers :

1) La possibilité à la femme de déclarer son enfant à la naissance : selon l’article 24 de la loi votée en 1957, «la naissance de l’enfant sera déclarée par le père ou à défaut du père, par les docteurs en médecine, sages-femmes, ou autres personnes qui auront assisté à l’accouchement et, lorsque la mère aura accouché hors de son domicile, s’il est possible, par la personne chez qui elle aura accouché».

Cette loi autorise seulement le père ou les témoins de l’accouchement, à déclarer la naissance d’un enfant. Mais à partir du jeudi 8 août 2019, les femmes tunisiennes peuvent désormais déclarer la naissance de leurs enfants. La promulgation de la loi qui donne aux mères le droit de déclarer la naissance de leur bébé à l’état civil sera bientôt effective.

2) L’égalité successorale : le projet d’égalité dans la succession voulu par le défunt président Béji Caïd Essebsi pour laisser une trace de son passage en tant que premier président démocratiquement élu n’est pas passé durant cette mandature mais le sera à la prochaine et constituera un sujet clé des programmes politiques des candidats et je suis convaincu qu’il sera adopté car qui pense encore vouloir appliquer une règle ancestrale à nos enfants que nous aimons et chérirons indépendamment de leur sexe, sans oublier l’abolition de la peine de mort (filière progressiste dans les religions révélées pour abolir le «châtiment corporel» à l’image de Jésus qui s’est sacrifié pour l’ensemble des êtres humains et consolider cette «philosophie» tunisienne vu qu’en Tunisie on a déjà aboli le fait de couper la main au voleur et l’abolition, dans le projet du délit de l’homosexualité, de toute condamnation au nom du principe que chacun dispose librement de son corps.

Pour l’anecdote, quelques amis de pays arabes taxent les Tunisiens à l’occasion de ce projet de pédérastes et de lesbiennes, encore une fois une anecdote «régressive» qui dénote de l’étroitesse d’esprit dune grande partie des «Arabes» qui ont été entre autres parmi nos colonisateurs car on n’est pas «arabe» vu qu’on apprend leur langue à l’école comme le français, et demeurerons «Berbères» par nos traits physiques, nos us et coutumes, ouverts sur les idées nouvelles et les étrangers depuis l’arrivée des Phéniciens, avec une place privilégiée de la femme, depuis Ulysse, El Kahéna, ou récemment Aziza Othmana, Saliha… en rappelant que le Code du statut personnel portait le sceau d’Ahmed Bey (1837/1855), grand réformateur de la Tunisie, avec l’appui de Khaznadar. Il a aboli l’esclavage en 1846, et a pondu le Code du statut personnel mais n’a pas eu le temps de le publier et que le défunt Bourguiba, animal politique, a utilisé comme un pied de nez à l’égard du bey régnant, Lamine Bey, pour asseoir sa suprématie en tant que Premier ministre en le publiant sans le sceau du Bey régnant vu que le texte portait déjà le sceau d’Ahmed Bey, car il faut rappeler qu’en 1956, Bourguiba ne disposait ni de temps (il s’occupait de l’indépendance et l’abolition de la royauté), ni de la compétence administrative nécessaire pour pondre un code «révolutionnaire» socialement parlant de 213 articles.

En guise de conclusion

La Tunisie a été à mon sens, dans sa lignée «progressiste», à l’image de ce qu’on pourrait espérer de la philosophie des religions «révélées» issues du même Dieu, qui devait «chronologiquement» être «évolutif» dans ses révélations pour améliorer l’ancienne par la nouvelle.

La Tunisie et ses dirigeants ont réussi à maintenir cette «progression» dans ses principes vu que ses textes ont été toujours «évolutifs» par rapport à la stagnation ou la régression que nous constatons dans les pays islamisés

Restons «progressiste» comme l’a toujours été la Tunisie et demander mesdames à annuler la fête de la femme de la liste des fêtes tunisiennes car elle ne vous aide pas dans votre conquête de l’égalité et si certaines d’entre vous veulent le beurre et l’argent du beurre, je leur souhaite bonne fête même si je reste persuadé que cette fête demeure anachronique par rapport à vos revendications d’égalité sans oublier que vous représentez 50% des électeurs et la palme vous reviendra (comme d’habitude) si vous voulez éviter d’avoir l’islamiste Abdelfattah Mourou comme président, Rached Ghannouchi au perchoir et un autre «hybride» en tant que chef de gouvernement car il ne faut jamais se fier à leur pseudo modération et volonté démocratique vu que la religion et démocratie ne se marient jamais vu que par principe, ils n’acceptent qu’un seul dieu.

À bon entendeur salut…

* Avocat.

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