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Tunisie : La guerre contre le coronavirus est-elle mal partie ?

Le confinement général, si tant est qu’il soit strictement observé, est certes une parade à la propagation du coronavirus, mais les tests effectués avec parcimonie risquent de cacher la partie immergée de l’iceberg, celle des personnes contaminées et qui ne le savent pas.

Par Mustapha Mezghani *

Si j’ai bien compris, les autorités tunisiennes refusent le test rapide du Covid-19 par principe. Un test rapide qui peut donner ses résultats en quelques minutes et ne nécessite pas d’équipement particulier, contrairement au test actuellement utilisé qui demande plusieurs heures et une machine spéciale dont peu de laboratoires disposent.

Il est vrai que le test rapide a une marge d’erreur de 10% (d’après ce qu’on m’a dit) ce qui est supérieur à la marge d’erreur du test actuellement utilisé qui est de l’ordre de 2% (toujours d’après ce qu’on m’a dit).

Chaque jour de retard dans le diagnostic est un risque de propagation accru

Il est vrai que je ne suis pas médecin, mais en tant qu’ingénieur-manager, j’ai appris qu’il était préférable d’avoir un résultat proche de la réalité à une marge d’erreur près que pas de résultat du tout. Ce qui serait assimilable à une marge d’erreur de 100%.

Il ne faut pas oublier que chaque jour de retard dans le diagnostic d’un porteur du Covid-19 est un risque de propagation accru.

Le ministère de la Santé nous recommande de nous isoler de notre famille et de nos proches et de rester en confinement comme si nous étions malades. Sauf le confinement est long, et notre penchant méditerranéen fait que nous sommes portés vers la vie en société.

Une personne malade qui le saurait serait responsabilisée et évitera de se rapprocher de ses proches pour ne pas leur transmettre la maladie, tout comme la famille elle-même, sachant que la personne est porteuse de virus, évitera de s’en rapprocher ou prendra les précautions nécessaires pour éviter la contagion.

Protéger nos structures hospitalières des risques de contagion

Aussi, un dépistage massif, même avec un test rapide serait préférable.
Même si la marge d’erreur est de 10%. On aura au moins isolé 90% des porteurs du virus du reste de la population, et aura ainsi évité une propagation rapide de la maladie.

Ce test rapide pourrait aussi être utilisé pour protéger nos structures hospitalières des risques de contagion qui pourraient être dus à des personnes qui viendraient consulter pour d’autres pathologies que le Covid-19 alors qu’elles en sont atteintes mais ne présente aucun symptôme.

Les personnes diagnostiquées pourraient aussi être prises en charge si elles ne disposent pas d’endroit où s’isoler chez elles.

* Ancien Pdg de Tunisie TradeNet et ancien conseiller de plusieurs ministres.

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