02 Avr 2020 | 11:07 A LA UNE, POLITIQUE, TRIBUNE, Tunisie
Indéniablement, il y a aujourd’hui un problème entre Kaïs Saïed et le monde de l’entreprise qui a évolué pour devenir aujourd’hui une mésentente et une relation conflictuelle qui risque de basculer vers une confrontation. Tout observateur averti l’a remarqué et ce, dès son accession au pouvoir.
Par Chedly Mamoghli *
Déjà dès le départ, on avait affaire à deux mondes différents, qui ne se connaissaient pas et sa victoire inattendue à l’élection présidentielle les a pris de court. La suite n’a pas arrangé les choses.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Le premier qui a donné le ton à cette relation et qui a été une gaffe fut le lapin que le président de la république fraîchement élu a posé, début décembre 2019 à Sousse, au monde de l’entreprise lors des Journées de l’Entreprise organisées par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE). Le monde de l’entreprise, qui ne le connaissait pas, et qui voulait faire connaissance avec lui et entamer sur de bonnes bases les relations avec ce nouveau chef de l’Etat, l’a convié en invité d’honneur pour inaugurer son rendez-vous annuel le plus important. Le nouveau président annonça sa présence. Il y avait de quoi se réjouir. Personnellement je me suis dit que c’était une belle occasion pour que ces deux mondes se rencontrent enfin, fassent connaissance et que cela fasse avancer les choses. À la dernière minute, il se décommanda.
Ce lapin que M. Saïed a posé au monde de l’entreprise a laissé une amertume et une grande déception chez les chefs d’entreprises et ils l’ont vécu comme une hostilité (pour ne pas dire une humiliation) à leur endroit d’autant plus qu’aucun geste n’a été entrepris pour réparer cette gaffe. Et le monde de l’entreprise n’a pas compris pourquoi? Et lui, n’a jamais dit pourquoi, sans doute par orgueil.
Kaïs Saïed a été blessé par le refus de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) et du monde de l’entreprise en 2011 de son initiative qui visait à convertir les dettes en investissements dans les régions défavorisées. Voilà, la pomme de la discorde. Voilà, l’origine du problème. Et ce qui est encore plus déplorable c’est que personne, dans l’entourage du président de la république, n’a essayé de pousser vers le rapprochement entre ces deux mondes et vers un dialogue.
D’ailleurs que ça plaise ou pas, je déplore que l’ex-chef de gouvernement, Youssef Chahed, lors des premiers mois de Kaïs Saïed, alors qu’il était proche de lui et qu’il avait son oreille, n’ait rien fait pour rapprocher ce nouveau président et le monde de l’entreprise, pour lui faire comprendre l’importance du dialogue entre ces deux mondes et lui expliquer que la mésentente qui était en train de s’installer entre le président et le monde de l’entreprise serait de mauvaise augure pour le pays. Son successeur, Elyès Fakhfakh, qui doit sa place à Kaïs Saïed et qui vient du monde de l’entreprise, n’a également rien entrepris pour dissiper les nuages entre le président et le monde de l’entreprise. Et si ces deux hommes ont tenté quelque chose dans cette direction, force est de constater qu’ils n’y ont pas réussi.
Résultat, on est en train d’assister, impuissants, à la détérioration de cette relation. Les déclarations maladroites d’avant-hier, lundi 31 mars 2020, ont été comme un coup de massue terrible apporté à cette relation déjà problématique. M. Saïed dit : «Une source gouvernementale en 2012 a déclaré que les corrompus (‘‘fassidine’’) doivent à l’Etat 12 milliards de dinars et en même temps l’argent était disponible sur leurs comptes».
D’abord, qui a dit que cette source serait fiable et avait raison? Ses paroles sont-elles sacrées? Qui a dit que le même montant qui doit être remboursé était le même disponible sur les comptes bancaires? Egalement, quand on a une dette, cela ne veut pas dire que l’on n’est pas en train de la rembourser, on rembourse à chaque échéance et ce n’est qu’à la fin que toute la somme est remboursée.
Ensuite, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac, il y a des affairistes véreux aux fortunes opaques qui fraudent le fisc, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et qui sont sans foi ni loi mais il y a beaucoup de grands chefs d’entreprises surtout des industriels qui sont honnêtes, en règle et diffamés et salis à tort. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Donc les déclarations d’avant-hier prêtent à confusion et enveniment la situation.
Cette relation devenue conflictuelle entre Kaïs Saïed et le monde de l’entreprise ne peut plus durer. On ne peut plus continuer comme ça. Il faut agir. Les deux parties doivent mettre leur orgueil de côté, se parler franchement, discuter, échanger et dissiper les malentendus. Faites-le dans l’intérêt du pays.
Samir Majoul, président de l’Utica, et le président de la République se sont vus mais apparemment ça n’a rien donné. Il ne faut pas que les entretiens soient seulement limités aux échanges protocolaires courtois, aux politesses et aux convenances et après, chaque partie tire sur l’autre par médias interposés. Il faut se parler franchement et crever l’abcès. Les deux appartiennent à deux mondes différents mais les deux sont des patriotes, chacun à sa manière. L’un est un universitaire qui a formé des générations et l’autre est un industriel dans l’agroalimentaire, l’industriel est par essence un patriote qui prend des risques et non pas un rentier qui ramène une franchise, qui dort et qui après ramasse le pactole.
L’autisme et le refus du dialogue ne fera qu’envenimer la situation. Je suis certain qu’en discutant, les malentendus seront dissipés et que cette mésentente disparaîtra. La confrontation sera fatale pour tout le monde et personne ne vaincra. Discutez et crevez l’abcès. Faite-le pour la Tunisie.
N.B. Je ne veux pas utiliser le terme «monde des affaires» car il est vague, mal compris par beaucoup de gens et prête à confusion et en plus le terme «monde de l’entreprise» sied plus à un pays comme le nôtre avec la taille modeste de notre économie, il est plus adapté à notre situation donc évitons les termes pompeux et inappropriés.
* Juriste.
Le president vit dans un univers a part. Il a travaille toute sa vie pour l’etat. Il ne connait pas l’univers de l’entreprise et il ne comprend pas les contraintes qu’elles ont. Les entreprise privees n’ont pas en fin du mois, un etat qui confisque les richesses pour les payer comme il le fait pour les entreprises etatiques et les fonctionnaires. Une entreprise privee creve si elle n’est pas competitive. En fin de compte l’election du Kais Saied est la forme du populisme de la Tunisie. Lorsque je lis les commentaires de tunisiens qui trouvent son discours devant le conseil de securite national genial, je me dis le pays a encore des mois et des annees de temps difficile devant lui. Ses fans croient qu’il peut a lui seul sauver le pays, comme des enfants de 3 ans qui croient que les parents ont de solutions pour tout. Kais Saied n’est pas la solution, il fait partie du probleme.
ATTITUDE QUI RAPPELLE ETRANGEMENT LE FAMEUX « L’ENNEMI C’EST LA FINANCE » DE FRANCOIS HOLLANDE, SANS DOUTE LE PLUS MAUVAIS PRESIDENT QUE LA FRANCE AIT JAMAIS CONNU.
Cher M; Chedly, pensez-vous sérieusement que le simple dialogue pourrait atténuer la mésentente et réduire les clivages ? Personnellement je n’y crois guère, la conviction du Président concernant la corruption et l’affairisme étant ancienne et inébranlable. L’avez-vous vu tenir compte des critiques concernant le ton, le contenu et la forme de ses discours ? Elles ont fusé de partout mais n’ont en rien modifié sa croyance enracinée dans la justesse de ses propos, la qualité de sa prose et la pertinence de ses idées. Son entourage est composé de personnes qui le confortent dans son populisme, et la lutte contre le capitalisme est l’un des dogmes qu’ils entretiennent et conjuguent à tous les temps. Alors n’attendez pas grand chose d’un Président arc-bouté sur des certitudes aujourd’hui inappropiées, mais savamment nourries par un entourage où l’on retrouve comme par hasard un certain … Lénine ! Tout un programme.
Je parle des anciens depuis 97 qui ont abusės de l’article 21 nouveaux et ont mis les employés et leurs familles en périls et ont abusės des avantages de l’état à ce jour rien de rien personnes ne parle d’eux ces voleurs et criminel de guerre…
Commençons d’abord par nettoyer des écuries d’Augias de ce patronat qui depuis soixante ans a fait du chantage à l’emploi son arme de dissuasion contre toute réforme de fond. Je doute que M. Majoul, d’après ce qu’on a pu lire de lui depuis qu’il est à la tête de l’UTICA, soit cet Hercule qui ferait le travail répugnant en un jour, comme l’enseigne la mythologie grecque. On peut même lui donner plusieurs mois qu’il n’y parviendrait pas. Le capitalisme familial tunisien, qui ne s’est pas encore débarrassée de sa peau commerçante et rentière, vit en effet aux mamelles de l’Etat, appliquant un vieux dicton : tout le profit pour moi, toutes les pertes pour l’Etat. Difficile de savoir si le montant de 12 milliards de dinars de dettes qu’il devrait à la puissance publique est juste ou non. Mais il est certain que le crédit garanti par l’Etat, les facilités budgétaires et les offres publiques de gré à très ont constitué de solides leviers pour l’élargissement de patrimoines individuels au détriment de la collectivité. En mettant tout à plat et en recoupant toutes les données disponibles avec les signes extérieurs de richesse à l’intérieur et à l’étranger, on s’en apercevra aisément. Quel que soit le montant de la dette fiscale ou bancaire accumulée par les patrons à travers des rééchelonnement l’infini, il n’est que temps qu’ils l’a remboursent, parce que l’etat en a besoin aujourd’hui. Ceci pour le court terme. Pour le long terme deux réformes semblent indispensables et d’une urgence absolue. Un : une réforme fiscale qui rendrait l’impôt équitable et transparent. Il n’y a aucun rison en effet que seuls les salariés soit assujettis à l’impôt sur le revenu, et que l’Etat ferme les yeux sur les autres revenus : professions libérales, commerçants, patrons d’entreprises, revenus fonciers, revenus immobiliers, ou ne taxe que ce qui lui est présenté des bénéfices, en faisan son deuil sur tout ce qui passé à travers la raquette. Deux : une réforme du droit des sociétés pour en faire des entreprises cotées en bourse, ce qui les obligera à publier et à clarifier leurs comptes. Tant que ces deux réformes ne sont pas entreprises, et le plus vite serait le mieux, les écuries d’Augias continueront à sentir le fumier qui s’y est accumulé depuis des décennies. Et les dialogues bidons ne serviront strictement à rien.
Kais n’a pas la stature d’un president. Il n’a rien, a part son arabe, cette langue de baiseur de chevre.
Il ne sait que parler des palestiniens, et ne saurait pas gerer un etalage de tomates. Ca a ete une grosse erreur de ne pas elire Makrouna.
De toute facon, aujourd’hui avec l’implosion economique qui va suivre ce confinement pour une simple grippe, il n’y a plus de leader a la hauteur des defits.
Il faut commencer un front de salut national, et limiter la dislocation societal complete comme apres l’invasion de Okba.
On devrait peut-etre vous sacrer vous “Nouveau Leader” vu vos immenses connaissances en epidemiologie, histoire, geopolitique et..zoophilie.
Vous deviendriez le parfait bouc-emissaire et pourriez tenir companie a votre chevre.
C’est bon , ok, le président apprendra la langue des gangsters et des nightclubs ,la 👅 des lècheurs des bottes… La langue arabe est le signe de « l’ignorance » … Hhhh. Vraiment : L’être humain peut descendre si bas que la honte ne peut pas le rejoindre (philosophe anglais)
Bonjour
Une chose est indéniable, il y a des chefs d’entreprises familiales qui se sont enrichis grace a l’etat durrant la glorieuse époque des 23 ans meme avant et qui ne payent pas d’impots.Ils ont une dette envers la tunise, qui a besoin d’eux et c’est en ce moment qu’il faut qu’ils apporterde l’ aide.Lorsque le president parle de 12 milliards je pense qu’il sait ce qu’il dit car les pays ocidentaux ont fournis des listes d’hommes d’affaires tunisiens ayant des comptes a l’étranger.Liste donnée aux precedents gouvernements depuis 2011.Lorsque le gouvernement mendie au près des grandes puissances, on leur repond qu’il faut taxer les riches tunisiens et il y en a.Des gens qui étalent leurs richesses sans complexe face a une population qui galère au quotidien.Il faut faires des réformes importantes et rapides comme cité précedemment par zedache, dialoguer et esseyer de trouver des sollutions juste pour tous.Dans le cas contraire la tunise va droit dans le mur