Interrogé sur la polémique des bavettes réutilisables, lors de son entretien télévisé d’hier soir, dimanche 19 avril 2020, le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, a fait savoir que la seule priorité à ses yeux, à l’heure actuelle, en rapport avec ces masques, est l’accélération de leur production.
Fakhfakh n’a pas écarté la possibilité d’émettre un décret-loi pour abroger, exceptionnellement et vu l’urgence de la situation, l’article 25 du règlement intérieur de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), qui interdit aux députés d’avoir des deals commerciaux avec l’Etat, et permettre ainsi à l’usine de Jalel Zayati, élu d’Al Badil Ettounsi, de confectionner les 2 millions de masques de protection demandés urgemment. Etant donné qu’il est le seul industriel tunisien capable de produire une telle quantité en si peu de temps et que le pays ne peut attendre plusieurs mois pour avoir les masques dont la population a besoin pour se protéger.
Le chef du gouvernement a fermement défendu son équipe ministérielle et en particulier – sans toutefois le nommer – le ministre de l’Industrie, Salah Ben Youssef, qui avait, illégalement, conclu un accord commercial avec M. Zayati, avant de déclarer qu’il n’était pas au courant que ce dernier était député. Or, pour M. Fakhfakh, «le ministre a fait des efforts» et que «c’est ce qui était demandé». En fait, il n’y a eu qu’un accord de principe et aucune commande n’a été officiellement passée entre l’Etat et l’industriel.
«La bureaucratie a tué le pays. Nous devons rester raisonnables. S’il y a de la corruption dans cette affaire, les structures de l’Etat feront le nécessaire», a-t-il ajouté, en rappelant que la priorité pour lui c’est la préservation de la vie des citoyens, en appelant les parties ayant provoqué la dernière polémique d’arrêter de créer de faux problèmes et d’occuper l’opinion avec des vétilles.
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