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Coronavirus : Très contestée dans le monde, la chloroquine continuera-t-elle à être administrée en Tunisie ?

Les alertes concernant les effets secondaires indésirables et dangereux de l’hydroxychloroquine, médicament dérivé de la chloroquine et ayant été administré à des patients atteints du coronavirus, Covid-19, se multiplient dans différents pays du monde. La Tunisie continuera-t-elle à autoriser ce remède controversé ?

Par Cherif Ben Younès

Ce médicament provoque chez certains patients des anomalies électriques du fonctionnement du cœur visibles à l’électrocardiogramme, qui peuvent mener à des troubles du rythme cardiaque voire au décès. Et puisque les patients de la Covid-19 sont plus fragiles sur le plan cardiovasculaire que les personnes normaux, «ils sont plus susceptibles d’avoir des problèmes avec des médicaments qui sont délétères pour le cœur» tels que l’hydroxychloroquine, selon le directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM-France), Dominique Martin.

En France, le professeur Didier Raoult, celui qui a proposé ce traitement, non validé scientifiquement, pour la Covid-19, en prenant le risque de l’administrer à ses patients et en faisant à large échelle la promotion de son protocole, est aujourd’hui menacé d’être suspendu par le Conseil national de l’Ordre des médecins, en France.

En Tunisie, on sait que les médecins ont été autorisés, par le ministère de la Santé publique, à utiliser l’hydroxychloroquine sur les patients du coronavirus. C’est ce qu’assure Abdellatif Mekki, ministre de la Santé, à chaque fois que la question lui est posée dans les médias.

Notre pays a, par ailleurs, reçu un don de 2500 boîtes de ce médicament, provenant de Jordanie, il y a 12 jours, alors que la Tunisie en dispose d’un stock qui lui permet de traiter plus de 20.000 patients, selon une déclaration de M. Mekki datant du mois de mars.

Cependant, le mystère entoure l’étendue de l’utilisation de l’hydroxycholoroquine en Tunisie. On ne dispose pas de données concernant le nombre de cas traités par ce médicament ni les effets observés sur eux. Et on ne sait pas non plus si on continuera à l’administrer malgré les réserves très sérieuses de la communauté scientifique internationale.

Le comité scientifique en charge de la gestion de la crise du Covid-19, et qui conseille le ministre de la Santé, est tenu de nous éclairer au sujet du protocole médical utilisé dans les services de réanimation en Tunisie dédiés au traitement des malades atteints du Covid-19, et particulièrement, du hydroxychloroquine, dont on sait qu’il est utilisé par les médecins tunisiens.

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