La racaille islamiste – parce qu’il faut désormais appeler les êtres et les choses par leur nom –, qui sévit sur les réseaux sociaux, n’a pas d’arguments à opposer à ceux qui pensent autrement qu’elle. Elle n’a que des insultes grossières à la bouche, dont le niveau de bassesse et, surtout, de misogynie, défie toute concurrence.
Par Imed Bahri
Pour cette racaille, c’est Abdellatif Mekki, ministre de la Santé, qui passe son temps à tourner des vidéos et à les diffuser sur les réseaux sociaux (lui en train de faire du sport chez lui, lui en train de distribuer des masques dans la rue, etc.), pour s’en servir à redorer son image et à préparer son avenir politique… Pour cette racaille, donc, c’est le dirigeant islamiste qui serait derrière les premiers succès de la Tunisie dans la guerre contre la pandémie de coronavirus. Or, celui que cette racaille islamiste appelle «le Général» reste le maillon le plus faible de la chaîne de commandement de la guerre contre le coronavirus : il n’a pas fait grand-chose; il pose juste devant les caméras et danse d’un plateau de télévision à une station radio pour essayer de tirer vers lui la couverture. D’ailleurs très maladroitement et avec un mauvais goût digne d’un malotru.
Rendre à Sonia ce qui appartient à Sonia
Les véritables auteurs des premiers succès de la Tunisie (espérons qu’ils ne seront pas éphémères), ce sont les stratèges de la santé qui, dès le début janvier 2020, lorsque la Chine à commencé à ébruiter l’affaire de l’épidémie de coronavirus, ont mis en route les protocoles préliminaires nécessaires et préparé le corps médical aux combats qui les attendent.
On a nommé la prédécesseur de M. Mekki (qui ne débarquera au ministère de la Santé qu’au début mars), Sonia Ben Cheikh, qui s’est démenée comme un petit diable, parcourant le pays du nord au sud, mobilisant les moyens, humains et matériels, très réduits, et sensibilisant les plus réticents à la nécessité de prévoir le pire et de s’y préparer. Elle était entourée, il est vrai, des cadres de son ministère, dont la présidente de l’Observatoire national des maladies émergentes (ONME), Nissaf Ben Alaya, et ses collègues épidémiologistes, virologues et urgentistes.
Pour avoir rappelé cette vérité – pour la petite histoire et pour rendre à César ce qui lui appartient –, hier soir, samedi 16 mai, sur Hannibal TV, que sa collègue, Rim Abdelmalek, du service des maladies infectieuses de l’hôpital La Rabta de Tunis, a eu droit aux insultes les plus obscènes et les plus abjectes de la part cette même «racaille islamiste», qui s’est déchaînée sur elle.
Les femmes qui réussissent sont le cauchemar des islamistes
Aux yeux de ces obscurantistes, le principal «crime» du professeure Abdelmalek c’est d’être ce qu’elle est, c’est-à-dire une femme, qui plus est, une femme qui a fait des études supérieures en médecine pour devenir l’une de nos meilleurs cadres médicaux. Son second «crime» est d’avoir rendu justice à une autre femme médecin, Dr Ben Cheikh, dont beaucoup cherchent à faire oublier l’apport décisif à la guerre contre le coronavirus. Et son troisième «crime» est d’avoir rendu hommage aussi à Habib Bourguiba, l’ennemi juré des islamistes, l’homme qui a fait promulguer le Code du statut personnel dès 1956, qui obligea les parents à inscrire leurs filles à l’école et qui permit à des générations de femmes de faire des études supérieures et de réussir chacune dans son domaine, comme, justement, Sonia Ben Cheikh, Nissaf Ben Alaya et autres Rim Abdelmalek.
Ce sont le succès de ces femmes, leur compétence professionnelle et leur dévouement au service de leur pays et de leurs compatriotes, qui donnent des prurits à cette «racaille islamiste», lui cause des cauchemars et les empêche de dormir. Tant pis pour ces obscurantistes, que ce pays est en train de vomir.
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