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Ahmed Nejib Chebbi et Ridha Belhadj à l’assaut sur la citadelle Kais Saïed

Chebbi et Belhadj entourant la mère du député emprisonné Yassine Ayari.

Ahmed Nejib Chebbi et Ridha Belhadj, son acolyte du parti Al-Amal, semblent aujourd’hui trouver dans l’opposition donquichottesque au président de la république Kaïs Saïed une nouvelle aubaine et dans «la démocratie en danger» un nouveau fonds de commerce pour essayer de se remettre en selle. Kapitalis vous révélera dans cet article les dessous puants de cette cabale, qui ne dit pas son nom…

Par Imed Bahri

Les deux avocats, qui eurent chacun son quart d’heure de gloire politique avant de sombrer dans une interminable et ennuyeuse traversée du désert (ennuyeuse pour eux et pas pour les Tunisiens qui s’en amusent plutôt et n’y voient que justice), veulent créer un front anti-Saïed pour exister de nouveau et faire parler d’eux.

C’est pathétique et pitoyable, leur démarché étant qualifiée de ridicule et tournée en dérision par beaucoup de leurs concitoyens, qui ne peuvent croire que le frère de Taoufik Belhadj et l’ami de Nabil Karoui, qu’on n’a jamais entendus dénoncer la corruption (ce n’est visiblement pas un problème à leurs yeux), puissent pleurer aujourd’hui à chaudes larmes (de crocodile) sur la démocratie. La ficelle est trop grosse et l’ombre de l’affaire de la Banque franco-tunisienne (BFT) semble planer sur l’activisme anti-Saïed des deux hommes. Cela exige de notre part des explications. Les voici…

L’ombre encombrant de l’affaire de la BFT

Ahmed Nejib Chebbi, le plus grand loser de l’histoire politique de la Tunisie, alias Najibullah, surnom qui lui est attribué pour tous ses services rendus aux islamistes, est un ami de longue date du lobbyiste Kamel Eltaief, ancien ami de Zine El-Abidine Ben Ali et faiseur de rois autoproclamé, dont l’entreprise familiale fait partie des emprunteurs indélicats de banque déjà citée.

Quant au sulfureux Ridha Belhadj, il est le frère de Taoufik Belhaj, l’administrateur judiciaire de cette même banque entre 1989 et 1998, les années de tous les abus ayant conduit à la faillite de l’établissement, et qui s’était occupé lui-même de ce dossier en 2011, quand il était à la Kasbah en tant que chef de cabinet de Béji Caïd Essebsi, sans que personne ne parle, à l’époque, de conflit d’intérêt.

Ridha Belhadj est aussi un grand ami de Nabil Karoui, l’affairiste véreux poursuivi par la justice dans des affaires de corruption, d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent, disparu de la circulation depuis sa sortie de prison (dans des circonstances pour le moins louches) et qui sait que son sort est tributaire dans une large mesure de l’échec du combat contre la corruption lancé par Kaïs Saïed, dont il fut, faut-il le rappeler, un piètre adversaire lors du second tour de la présidentielle de 2019.

Pourquoi les décisions de Saïed les inquiètent-elles ?

On comprend que ces deux-là fassent aujourd’hui tandem et gesticulent dans tous les sens pour créer un front anti-Kaïs Saïed, dont les décisions, disent-ils, les inquiète, en omettant d’expliquer les vraies raisons de cette «inquiétude». Voilà, nous le faisons à leur place… Car qui peut croire que des types comme Ahmed Nejib Chebbi et Ridha Belhadj qui n’ont jamais parlé du problème de la corruption puisse aujourd’hui tomber malade pour le devenir de la démocratie tunisienne ? Personne, même pas eux-mêmes, au plus profond de leur conscience d’homme, s’ils en ont vraiment, car ils appartiennent à cette race de politiciens sans scrupules qui pensent que la démocratie est soluble dans la corruption endémique, l’essentiel à leurs yeux étant de seulement respecter le texte des lois taillées sur mesure, dans la froideur de leur formalisme juridique. Pour eux, Kaïs Saïed a commis un crime immonde pour avoir outrepassé le texte de la Constitution de 2014 que tous les acteurs politiques honnêtes conviennent qu’il est à l’origine de la crise politique sévissant en Tunisie depuis cette date fatidique.

En réalité, Belhadj et, à un degré moindre Chebbi, ont peur que Kaïs Saïd ouvre le dossier des abus commis à la BFT. C’est pour cette raison aussi qu’après avoir passé deux ans à faire la guerre à l’incorruptible Kaïs Saïed ou bien à la télévision sur Nessma TV, chaîne de leur ami Nabil Karoui, à tel point qu’on les croyait devenus chroniqueurs de la chaîne illégale ou bien à la radio, toujours sur Shems FM et toujours dans l’émission Houna Shems. Pourquoi toujours sur cette station radio et toujours dans cette émission? Mystère et boule de gomme.

Contre Saïed, l’empêcheur de tourner en rond

Aujourd’hui, le duo à la tête d’un micro-parti dont le siège est situé dans le très chic quartier des Berges du Lac de Tunis, dénommé Al-Amal (L’espoir) mais qui devrait être rebaptisé, le plutôt possible, le parti du Désespoir, étant donné l’absence totale de tout poids politique et le fait que ses dirigeants, qui symbolisent l’échec politique cuisant dans sa quintessence, essayent de devenir la tête de gondole d’un front anti-Saïed, cet OVNI politique qui les a complètement ringardisés et qui a raflé le pouvoir, alors qu’ils l’ont toujours considéré comme un intrus.

Après avoir rendu visite, en début de semaine, à Noureddine Taboubi, le secrétaire général de l’UGTT, pour tenter de créer «une force qui fait face à Kaïs Saïed» dira Najibullah, les deux compères se sont rendus hier, vendredi 27 août, chez la famille du député emprisonné Yassine Ayari (un député doit-il être au-dessus des lois auxquelles sont soumis le reste des citoyens ?), et avant lui, jeudi 26 août, chez Chawki Tabib, l’ancien président de l’INLUCC mis en résidence surveillée. Les indiscrétions de Tunis affirment que c’est Ridha Belhadj, à l’époque directeur de cabinet de Béji Caïd Essebsi, qui a convaincu ce dernier de nommer son ami et collègue Chawki Tabib à la tête de cette instance chargée de la lutte contre la corruption, nomination qui ne tardera pas à être actée par le chef de gouvernement de l’époque Habib Essid.

Quel bel entre-soi! Mais un entre-soi qui ne connaît plus son quart d’heure de gloire aujourd’hui et qui a volé en éclats depuis l’arrivée au pouvoir de M. Saïed, que ces champions de «la démocratie formelle» considèrent comme un intrus et qui mit à mal leurs ambitions, tout en les gardant à une distance certaine, mesurant leur capacité de nuisance.

Voilà l’une des véritables raisons de la haine que vouent les Chebbi et Belhadj à l’endroit de Kaïs Saïed mais ils ne le reconnaîtront jamais. Ils préfèrent jouer aux chevaliers blancs de la démocratie en danger. Une hypocrisie dont l’opinion publique tunisienne n’est pas dupe. Il suffit de voir la toile pour se rendre compte des commentaires ironiques que suscitent Najibullah et le frère de Taoufik Belhadj.

En plus, si Kaïs Saïed ouvre le dossier de la BFT et comment cette banque a fait faillite, on n’imagine même plus le degré de haine que suscitera ce président dans les milieux politico-affairistes. Et d’ailleurs, pourquoi Kaïs Saïed n’ouvre-t-il pas ce dossier? N’est-il pas grand temps que les magouilleurs qui se sont grassement enrichis de cette banque et qui l’ont mise en faillite avec des complicités au sein de l’appareil d’Etat rendent des comptes et surtout rendent l’argent? Le président qui est déterminé à éradiquer la corruption qui a ravagé la Tunisie pendant des décennies devrait lever le voile sur ce dossier explosif et sonner la fin de l’impunité pour ses protagonistes. Sauf s’il craint de se brûler les doigts, comme ceux qui ont osé le faire avant lui !

En attendant Najibullah et le frère de Taoufik Belhadj poursuivront leurs gesticulations. Qu’ils n’oublient pas aussi de rendre visite à l’épouse de l’autre «héros de la démocratie» Seïfeddine Makhlouf pour marquer leur solidarité avec le député entré dans la clandestinité, mais avant, Chebbi et Belhadj doivent nous révéler où s’est terré leur ami commun Nabil Karoui dont ils parlaient tous les jours les mois passés mais qui soudainement n’en parlent plus…

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