La Tunisie a (presque) brillé par son absence aux assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), qui se tiennent à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Par Wajdi Msaed
Ces assemblées se tiennent du 25 au 29 mai 2015, et pour la 1ère fois dans la pays d’origine après le départ de la banque de son siège provisoire à Tunis. Elles coïncident avec la célébration de son 50e anniversaire et sont marquées par l’élection de son nouveau président, le 8e de son histoire, et l’admission officielle du Sud-Soudan comme 80e pays membre.
Défis de la croissance verte et inclusive
Placé sous le thème «L’Afrique et le nouveau paysage mondial», le plus grand rassemblement économique et financier du continent (4.500 participants) est l’occasion de passer en revue les activités de la banque en 2014, ses perspectives pour 2015 et le lancement officiel de l’édition 2015 de son rapport sur les ‘‘Perspectives économiques en Afrique’’.
Alassane Ouattara: «A tout le peuple tunisien, je dis merci mes frères».
Les séminaires, panels et réunions prévus, auxquels prennent part 5 chefs d’Etat (Côte d’Ivoire, Gabon, Niger, Libéria et Mozambique), gouverneurs, administrateurs et représentants du secteur privé et de la société civile, portent sur l’intégration et le commerce régionaux, les infrastructures, le développement du secteur privé, la création d’emplois, les enjeux de gouvernance et la croissance verte et inclusive.
Hommage à la Tunisie
Dans son allocution à la cérémonie d’ouverture, le président ivoirien Alassane Ouattara n’a pas manqué d’adresser un hommage aux autorités et au peuple tunisiens pour avoir accueilli pendant plus de 11 ans le siège de la BAD. «A tout le peuple tunisien, je dis merci mes frères pour cet acte et pour la contribution précieuse qu’il a apportée», a-t-il dit.
Le président du conseil des gouverneurs de la banque a, par ailleurs, loué «l’hospitalité dont a bénéficié la BAD en Tunisie», en précisant que cette hospitalité «est restée dans les esprits». «C’est sur les rivages de la Méditerranée que la banque a inscrit les plus belles pages de son histoire», a-t-il ajouté.
Donald Kaberuka, le président sortant.
Toutefois, la Tunisie a brillé par son absence à la cérémonie officielle d’ouverture. Son représentant, Yassine Brahim, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, n’a pu rejoindre Abidjan que le mardi 26 mai au soir, alors que sa présence était plus que nécessaire, surtout que la Tunisie est candidate au poste de président du groupe de la BAD en la personne de Jalloul Ayed, ex-ministre des Finances, qui affronte 7 autres candidats et a besoin du soutien et de l’appui du gouvernement de son pays.
Les chances du candidat tunisien
Un travail de lobbying devait, en effet, être mené en sa faveur dans les coulisses des assises avant qu’il ne passe à la phase dialogue avec le jury des gouverneurs et administrateurs représentant les pays membres.
Jalloul Ayed, candidat tunisien à la présidence de la BAD.
Ces retards ou quasi-absences de la Tunisie sont assez récurrents. En 2013, la faible présence de notre pays lors des assises de la BAD à Marrakech (Maroc) n’était pas passée inaperçue. C’est, pourtant, à Marrakech qu’a été confirmée la décision relative au départ du siège provisoire de la banque de Tunis.
Espérons que la Tunisie, co-fondateur de la BAD en 1964, gagnera le pari et que Jalloul Ayed, qui bénéficie de l’appui de son pays et de son président, Béji Caid Essebsi, sortira vainqueur de cette compétition.
Espérons aussi que nos responsables déploieront les efforts nécessaires et au plus haut niveau pour que le bureau régional de la BAD élise domicile à Tunis.
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