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Fonction publique : 23.000 nouvelles recrues pour quoi faire ?

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Manifestation de chômeurs à l’Avenue Habib Bourguiba à Tunis.

Incapable d’avoir une vraie politique économique, le gouvernement Essid continue de recruter à tour de bras dans la fonction publique.  

Par Zohra Abid

Des concours seront organisés pour le recrutement de 23.000 agents dans la fonction et les entreprises publiques d’ici la fin de 2016, a annoncé la présidence du gouvernement, hier, samedi 6 février 2016, en précisant que le recrutement de ces agents se fera au titre des années 2014 et 2015 et que des concours seront lancés, à cet effet, vers la fin mars 2016.

Le gouvernement a, également, annoncé, dans ce même contexte, la mise en place d’un calendrier pour la régularisation de la situation professionnelle des ouvriers de chantiers et des ouvriers soumis aux mécanismes 16 et 20. Cette décision s’inscrit dans la volonté de mettre fin à ces formes d’emploi précaire qui améliorent les statistiques  mais ne règlent pas fondamentalement le problème du chômage dans le pays, qui touche près 700.000 personnes, dont 250.000 diplômés, soit 15% de la population active, taux qui dépasse 30% dans certaines régions défavorisées.

Reste à se demander si ces recrutements massifs dans la fonction et les entreprises publiques, elles mêmes en sureffectif et déficitaires, sont une solution viable à moyen et long termes, en ce sens qu’ils vont alourdir le poids des salaires dans le budget de l’Etat, déjà très élevé, et que les bailleurs de fonds internationaux, notamment le Fonds monétaire international (FMI), ne cessent d’appeler à alléger.

L’emprunt de l’argent à l’extérieur pour financer les augmentations des salaires et des primes des fonctionnaires et les recrutements, dont la nécessité est loin d’être évidente, ne saurait constituer une politique économique. Mais c’est la seule que le gouvernement Habib Essid, impuissant face à la montée de la grogne sociale, semble avoir trouvée… sous la pression. Or, et on ne le dira jamais assez, le surendettement extérieur est le plus court chemin vers la banqueroute.

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