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Béji Caïd Essebsi, nouveau valet des Wahhabites ?

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Après avoir tergiversé, la Tunisie a finalement adopté la classification du Hezbollah comme une organisation terroriste… voulue par l’Arabie saoudite.  

Par Mohamed Chawki Abid *

Hier, la Tunisie a choisi de ne pas se ranger du côté de l’Algérie, qui a émis un avis réservé à propos la résolution des ministres arabes des Affaires étrangères classifiant le Hezbollah, le parti chiite libanais, parmi les organisations terroristes.

Je me suis alors dit que notre ministère des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, ne relève plus de la présidence de la république et devient rattaché à la direction du parti Ennahdha, en plus du cordon ombilical qui le liait à son ami Daniel Rubinstein, ci-devant ambassadeur des Etats-Unis à Tunis.

Ce qui se dégage de cette rechute pitoyable, c’est que la persévérance du Roi Salman d’Arabie saoudite et du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a dépassé la conscience de notre ex-chef de Bureau à Tel-Aviv et l’honnêteté de ses chefs hiérarchiques.

Aujourd’hui, le silence assourdissant de la présidence de la république constaté à ce sujet nous amène à évoquer deux explications possibles, soit le Mémorandum d’entente entre Tunis et Washington renferme des clauses et/ou avenants disciplinaires en cas de désobéissance de la Tunisie à l’Oncle Sam, soit Béji Caïd Essebsi (BCE), président de la république par intermittence et quand cela l’arrange, traîne un passif compromettant pour lequel il se fait chanter par son allié islamiste Rached Ghannouchi et les wahhabites du Golfe.

En fait, la résolution de diabolisation du Hezbollah, adoptée hier par la Ligue arabe, traduit exactement la position officielle d’Ennahdha, y compris l’atténuation relative à la reconnaissance du soutien du parti chiite libanais à la cause palestinienne et sa résistance pour la libération des territoires libanais (sans faire référence à Israël).
Maintenant, BCE n’a plus de légitimité pour s’adresser à son peuple et a perdu toute  crédibilité, ni nationale ni internationale, après le grand virage qu’il s’est obligé d’emprunter.

Alors, que va-t-il faire pour sauver son honneur et préserver ce qui reste du prestige de l’Etat et de la souveraineté de la nation, qui lui «étaient» si chers, dans une vie antérieure?

Vingt quatre heures sont déjà consommées depuis la diffusion du communiqué déplaisant de la Ligue Arabe, sans que les partis politiques ni les composantes actives de la société civile ne prennent le courage pour s’exprimer sur le scandale et surtout sur la récidive du chef de la diplomatie tunisienne.

Les événements douloureux de la bataille de Ben Guerdane ont, probablement,  accaparé l’attention des concernés, jusqu’à ne pas trouver le temps de s’émouvoir. Ceci étant, des bruits de couloir font état d’un «cadeau» promis par le roi d’Arabie en guise de rachat de leur silence. Espérons qu’il ne s’agisse que d’une rumeur désagréable.

* Ingénieur économiste.

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