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Mohsen Marzouk dans l’enfer des «Panama Papers»

Mohsen-Marzouk

Nos confrères d’Inkyfada ont indiqué détenir des échanges électroniques entre Mohsen Marzouk et le cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialisé dans le montage de sociétés offshore.

Par Imed Bahri

Selon Sana Sbouai et Malek Khadhraoui, auteurs de l’article ‘‘Mohsen Marzouk en route pour le offshore’’, ce dernier avait pris contact avec Mossack Fonseca pour tenter de constituer une société offshore, de préférence aux Iles Vierges ou à Anguilla, pour «détenir des placements financiers et s’engager dans des affaires à l’internationale».

Les contacts de Mohsen Marzouk, qui ont commencé en décembre 2014, au moment où il dirigeait la campagne du candidat de Nidaa Tounes à l’élection présidentielle, Béji Caïd Essebsi, se sont poursuivis jusqu’en avril 2015, mais d’un seul côté, le cabinet ne cessant de relancer l’intéressé et de lui présenter les offres disponibles et détailler les garanties de totale confidentialité des opérations d’investissement. Rien n’indique, par ailleurs, que Mohsen Marzouk a finalisé l’opération, qui semble être restée à l’état de projet avorté, l’homme ayant été happé, entretemps, par ses activités politiques. Ou peut-être a-t-il senti la gravité de l’engagement qu’il allait prendre et préféré y couper court.

«Difficile de savoir quelles étaient donc les finalités des emails de Mohsen Marzouk mais sa seule prise de contact avec le cabinet et ses différents emails nécessitent de la part de l’intéressé des explications, lui qui veut s’imposer comme réformateur et leader dans la scène politique tunisienne», notent les auteurs de l’article qui affirment, par ailleurs, avoir tenté d’avoir des explications de l’intéressé, en vain, ce dernier ayant refusé de les rencontrer et de répondre à leurs interrogations.

Quoi qu’il en soit, cette affaire ne fait que commencer : l’ancien secrétaire général de Nidaa Tounes, éphémère conseiller politique du président de la république Béji Caïd Essebsi, et qui vient de fonder un nouveau parti, Harakat Machrou Tounes (Mouvement du Projet Tunisie), est acculé désormais à dissiper les soupçons relatifs à ses contacts pour le moins louches avec le cabinet Mossack Fonseca.

Le fait d’avoir de l’argent à investir ou à placer, fut-ce dans un paradis fiscal, n’est pas un crime en soi, mais quand on est un dirigeant politique et que l’on sollicite le suffrage de ses compatriotes, on se doit d’être totalement transparent et irréprochable, et, surtout, éviter de recourir aux pratiques illégales, comme l’évasion fiscale par la constitution de sociétés offshores dans des paradis fiscaux. Et ce n’est pas à un homme politique de la trempe de Mohsen Marzouk que l’on va apprendre cette exigence élémentaire.

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