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La publicité télévisée pour les actes de chirurgie est-elle permise?

Chirurgie-esthetique

Les téléspectateurs ont vu, hier soir, sur certaines chaînes de télévision, et pour la première fois, un spot de publicité pour la chirurgie esthétique.

Le spot publicitaire propose des interventions chirurgicales pour réduire sa corpulence, se refaire le nez ou la poitrine ou une autre partie du corps. Il indique aussi que ces interventions sont payables sur 12 mois échelonnés. C’est une première du genre en Tunisie et elle pose problème.

Selon un membre du Conseil de l’ordre des médecins, ses collègues n’ont pas le droit de faire de la publicité à la télévision. «Nous allons nous réunir ce soir pour visualiser ensemble ce spot publicitaire dont tout le monde parle. Il est de nos prérogatives d’interdire formellement à un médecin de faire de la publicité à la télévision, mais s’agissant d’une clinique, c’est-à-dire d’une société commerciale, cela ne fait pas partie de notre champ d’action. Nous donnerons suite à cette question qui se pose pour la première fois en Tunisie», a précisé notre médecin sous le couvert de l’anonymat dans une déclaration à Kapitalis.

«La médecine ne peut être pratiquée comme un commerce et ceux qui se rendent dans une clinique ne sont pas des clients dans un supermarché qui vont acheter des pots de yaourt, des œufs, du lait ou de la tomate en conserve. Mais, bon sang, ce sont des patients qui ont affaire à des praticiens, c’est-à-dire à des médecins», nous a déclaré un autre médecin, qui appelle ses collègues au respect de la déontologie de la profession.

Interrogé sur le sujet, un avocat a déploré un vide juridique. Car la loi interdisant la publicité aux médecins ne s’applique pas, forcément, aux directeurs des cliniques.

Hichem Senoussi, membre de la La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), a déclaré à Kapitalis: «Pour ce genre de situation, nous n’agissons que s’il y a plainte. Attendons l’évolution de ce sujet pour voir mieux, s’agissant surtout d’une première».

On peut aussi s’attendre à ce que le ministère de la Santé réagisse lui aussi, car l’affaire concerne la santé publique.

Z. A.

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