Accueil » Les frappes US contre Daêch, en Libye, risquent de déstabiliser la Tunisie

Les frappes US contre Daêch, en Libye, risquent de déstabiliser la Tunisie

Frappes-US-Syrte

Des raids américains contre la place-forte de Daêch, à Syrte, auront des effets déstabilisateurs en Tunisie, selon Pr. Vijay Prashad.

Dans une analyse publiée cette semaine par le site ‘‘Alternet’’, l’expert universitaire, qui a à son actif près d’une vingtaine d’ouvrages sur des questions d’affaires internationales diverses et variées, a commenté les récentes attaques aériennes menées par l’aviation US contre la concentration de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI, Daêch) en Libye.

Il écrit, notamment: «Les Etats-Unis ont repris leurs opérations aériennes en Libye. L’aviation américaine a ciblé les positions de l’Etat islamique (EI) dans la ville du centre-nord de Syrte et alentours. L’EI a pris possession de cette ville et de ses environs depuis l’année dernière, au moins. Syrte, rappelons-le, est le lieu de naissance de Mouammar Kadhafi – où il a trouvé la mort, d’ailleurs. A la suite de la chute du régime du dictateur, cette ville et sa région sont tombées en décrépitude…»

Pr. Parshad s’interroge: «Ces attaques aériennes, vont-elles affaiblir et détruire Daêch?»

Pour l’expert, il serait simpliste de croire que l’EI et son implantation dans la ville de Syrte soient l’unique problème de la crise libyenne: «Les jihadistes de l’organisation terroriste ont une grande facilité de déplacement. Et les raids aériens américains, s’ils venaient à être intensifiés, pousseraient ces militants à trouver refuge et à s’incruster ailleurs.»

Vijay Parshad n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, dans le cas où la situation devient intenable pour le terroriste EI, la voie de son salut sera tout indiquée: il se retirera pour s’installer et se déployer «en Tunisie, à l’ouest, ou à Benghazi, à l’est.»

Le chercheur rappelle, dans ce contexte, qu’en mars, la ville tunisienne de Ben Guerdane, à la frontière libyenne, a vu des affrontements virulents entre Daêch et l’armée tunisienne. Et ce qui est maintenant appelé «islamo-gangstérisme» est entré dans les bidonvilles de Tunis, telle que la cité Ettadhamen.

Vijay Prashad est professeur en études internationales au Trinity College de Hartford, dans le Connecticut, aux Etats-Unis. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence sur les affaires nord-africaines, notamment ‘‘Arab Spring, Libyan Winter’’ (Printemps arabe et hiver libyen).

Marwan Chahla

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.