Faire face au stress hydrique dans une Tunisie à vau l’eau

En cette ère de stress hydrique où la Tunisie est entrée de plain-pied, le secteur public va-t-il donner l’exemple en mettant en œuvre une politique de restriction de la consommation d’eau potable ? On peut toujours l’espérer, sauf qu’entre le dire et le faire, il y a toujours un gap difficile à réduire.

«Il est impératif de mettre en place un programme d’action pour la rationalisation de la consommation d’eau, dans tous les bâtiments relevant des ministères, des instances, des entreprises et des établissements publics et de toutes les structures publiques y afférentes et ce, dans les plus brefs délais».

C’est ce que stipule une circulaire du chef du gouvernement, Ahmed Hachani, publiée, le 6 mars 2024, à l’intention des ministres, des secrétaires d’Etat, des gouverneurs, des présidents des conseils des collectivités locales, des premiers responsables des entreprises et établissements publics et des présidents des collectivités publiques.

Ce programme devrait permettre de faire face à la pénurie d’eau, due aux années de sécheresse consécutives et à la régression des réserves en eau dans les barrages, estimées actuellement à 37% par l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), ce qui a entraîné des difficultés à couvrir les besoins en eau potable ou pour des fins d’irrigation.

Selon la circulaire, il s’agit d’installer des robinets économes en eau, de construire des ouvrages de récupération des eaux pluviales ainsi que des puits et leur raccordement aux sanitaires.  

Les autres mesures concernent la lutte contre les pertes d’eau au niveau des réseaux de distribution internes et leur maintenance, ainsi que la sensibilisation des agents et cadres à la nécessité d’économiser l’eau.

Il est aussi, impératif, selon la circulaire, d’inclure la question de la consommation de l’eau en tant que point permanent dans l’ordre du jour des différents conseils d’administration, ainsi que des conseils d’entreprises et des établissements publics et des instances publiques, à l’instar de la consommation d’énergie.

Va pour la sensibilisation, on pourra toujours blablater lors des réunions aux échelles nationale, régionale et locale, mais la plupart des mesures préconisées nécessitent, on l’imagine, des investissements qui ne sont pas prévus dans les budgets initiaux de l’Etat. On ne voit pas comment, ces mesures, notamment celles nécessitant l’installation de nouveaux équipements, vont pouvoir être mises en œuvre. A moins que le but des autorités ne soit juste l’effet d’annonce, de manière à occuper la galerie et à donner l’impression qu’on bouge et qu’on a des idées, même si l’on n’a pas toujours les moyens de les mettre en œuvre.

Ainsi va la Tunisie… à vau l’eau, dirait l’autre.

I. B.

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